Cécile, Valérien et Tiburce

Sainte Cécile était issue d’une riche et illustre famille païenne de Rome(*). Depuis sa jeunesse, elle était devenue disciple du Christ et elle consacrait son temps à la prière et aux exercices de la piété, à l’insu de ses parents. Lorsqu’elle atteignit l’âge de se marier, ceux-ci la fiancèrent à un brillant jeune homme, Valérien.

Par ses paroles et son exemple, la jeune fille réussit à conduire son fiancé à la foi et à le persuader de mener ensemble une vie réservée à la virginité. Plein de zèle, Valérien, une fois baptisé par le pape saint Urbain (cf. 25 mai), convertit aussi son frère Tiburce. Celui-ci atteignit un tel degré dans la vertu, qu’il fut jugé digne de converser chaque jour avec les Anges.

Les chrétiens de Rome subissaient alors une violente persécution de la part du préfet Almate, et nombre d’entre eux mourait en confessant le Christ. Bien qu’il fût interdit d’ensevelir les corps de ces victimes, Valérien, Cécile et Tiburce sortaient la nuit pour enterrer avec piété les corps des saints martyrs et pour venir en aide, par leurs aumônes, aux chrétiens qui se tenaient cachés.

Un jour, Valérien et Tiburce furent découverts et arrêtés. Le lendemain, Cécile se précipita vers la prison, parvint à atteindre leur cellule, et les encouragea avec ardeur à ne pas faiblir devant le combat qui les attendait. Maxime, l’officier chargé de l’exécution, surgit alors et emmena les saints jusqu’à un temple païen pour leur proposer d’avoir la vie sauve en échange du sacrifice aux idoles. Comme ils refusaient, il leur trancha la tête, mais il vit alors le ciel s’ouvrir et des Anges apparaître sensiblement pour prendre leurs âmes. Devant ce spectacle, Maxime et les autres païens présents, crurent au Christ et demandèrent à recevoir le saint Baptême. La nuit venue, Cécile se rendit sur les lieux et ensevelit avec dévotion les corps des deux saints athlètes.

Comme il faisait rassembler les biens des victimes pour les confisquer, le préfet découvrit que Cécile était elle aussi chrétienne. Sans égard pour sa noblesse et pour sa délicate beauté, il fit arrêter et flageller la jeune fille. Sous les coups, Cécile se réjouissait de souffrir pour le Christ et n’éprouvait de la tristesse que pour ses bourreaux, sujets d’un maître si méchant et si cruel. Le spectacle de son endurance et ses paroles inspirées réussirent d’ailleurs à les convertir, avec un grand nombre d’autres païens que le saint évêque Urbain vint baptiser la nuit même, en secret.

Voyant que ses tentatives pour amener la jeune fille à renier sa foi restaient vaines, le préfet Almate la fit enfermer dans le bain qui se trouvait chez elle, et le fit chauffer de manière insupportable. Au bout de trois jours, on en sortit la sainte indemne, aussi ordonna-t-il de la décapiter.

Par égard pour la noblesse de ses origines et pour ses combats glorieux, sainte Cécile fut ensevelie dans la catacombe de saint Callixte (cf. 14 oct.), avec les évêques de Rome. En 821, son corps et celui de saint Urbain furent transférés au-delà du Tibre, dans la basilique qui porte aujourd’hui le nom de Sainte-Cécile.

* Selon certains, sous le règne de Dioclétien (284-305) ; selon d’autres, sous celui d’Alexandre Sévère (230).

Troparion t.1

Possédant comme époux véritable le Christ, * tu renonças à l'amour du terrestre fiancé; * vers Dieu tu l'amenas par la foi, * au point qu'avec toi il lutta fermement * et remporta la couronne des vainqueurs; * avec lui, Cécile, souviens-toi de nous tous.

Kondakion t.4

Multitude des fidèles, chantons divinement * l'épouse volontaire du Christ * qui orna son cœur de vertus * et confondit l'audace d'Almate * en brillant comme un soleil * au milieu des persécuteurs * et pour les hommes est devenue le soutien de la foi.