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Joannice le Grand du Mont-Olympe

 

 

Notre saint Père Joannice naquit en 784 à Marycate, près du lac Apollonias, en Bithynie. Ses parents étaient paysans et le chargèrent, dès l’âge de sept ans, de la garde des porcs. Pieux de nature, Joannice fut néanmoins entraîné avec ses parents à adhérer à l’hérésie des briseurs d’images. A l’âge de 19 ans, il devint un vaillant soldat de la garde impériale. Dix sept ans plus tard, alors qu’il était en campagne à proximité du Mont-Olympe de Bythynie, il rencontra un vieil ascète qui le convainquit de son erreur. Le jeune homme se repentit aussitôt, vénéra avec foi l’icône du Christ et décida d’embrasser une vie d’ascèse et de pénitence.

En 795, les Bulgares idolâtres envahirent la Thrace. L’empereur Constantin VI rassembla une forte armée pour leur résister, mais il fut lamentablement vaincu. Joannice montra alors un héroïsme exceptionnel et s’attira l’admiration du souverain qui aurait voulu lui accorder la faveur d’entrer à son service personnel. Mais le spectacle des massacres et des horreurs de la guerre avait fait comprendre à Joannice la vanité de cette vie. Il demanda à l’empereur la permission de se retirer de l’armée pour mener désormais la guerre invisible dans les rangs de la milice angélique.

Il se rendit d’abord au monastère des Agaures(1). Mais l’higoumène Grégoire, en voyant son manque d’instruction, lui recommanda d’aller d’abord recevoir une formation dans les lettres ecclésiastiques et les rudiments de l’ascèse au sein d’un coenobium, avant de se joindre aux moines plus expérimentés.

Après un court séjour au monastère de Télaon près d’Atroas, il fut reçu au monastère d’Antidion, où, pendant deux ans, il se montra un modèle pour tous les autres moines dans la lutte contre l’égoïsme, contre l’amour des plaisirs et les tentations de toutes sortes. Mais, altéré de la soif d’une vie plus solitaire, Joannice demanda à se retirer, seul avec Dieu, sur le mont Korakocéphalos. Il y resta ainsi une semaine entière, sans prendre aucune nourriture, occupé seulement à prier Dieu qu’Il lui fasse rencontrer un Père spirituel pour le conduire sur la voie de la perfection. Le septième jour, il rencontra deux ermites doués du don de clairvoyance, qui lui prophétisèrent son avenir et lui donnèrent une tunique de poils et une croix, en lui assurant qu’elles lui seraient d’un grand secours dans les combats qu’il allait mener contre les esprits des ténèbres.

Dès lors, le Saint commença sa vie solitaire. Il s’installa d’abord sur le mont Trichalika, près de Prousse et du monastère des Agures. Mais, comme il ne tarda pas à être connu et réputé, il s’enfuit vers une retraite plus solitaire. Il s’établit dans une grotte perdue au fond d’une forêt profonde de la région de l’Hellespont, où il n’était connu que d’un berger qui lui apportait une fois par mois de l’eau et du pain. Trois ans plus tard, il retrouva un de ses compatriotes, Antoine, qui avait lui aussi renonçé au monde. Ils se retirèrent ensemble vers les sauvages solitudes des monts Kondouria, près de Myre en Lycie. Sur le chemin, Joannice rencontra une jeune vierge victime des tentations du Démon. Il s’approcha d’elle et lui demanda de poser sa main sur sa nuque en disant: « Par la puissance de Jésus Christ, que la tentation qui t’assaille tombe sur moi ! ». Alors que la jeune fille retournait apaisée dans son monastère, le saint se retira dans une grotte en proie à d’effroyables assauts du démon de la fornication.

Trois ans plus tard, comme Antoine était retourné au monastère des Agaures, Joannice partit pour de nouvelles solitudes dans les montagnes de Cilicie, où il demeura quatre ans. En 808, à la suite d’une vision, il retourna vers l’Hellespont, au monastère de Pandimon, pour y recevoir le grand habit angélique. Continuant ses périples vers la Bithynie, il resta un an dans une grotte, attaché à une lourde chaîne de fer, puis trois années à Chelidonas, sous la direction du grand ascète Georges, pour y achever sa formation.

En 810, dans une vision, Dieu lui fit savoir qu’il était désormais temps pour lui de quitter les solitudes et de travailler au salut des âmes. Il s’installa dans une cellule du monastère de Trichalika et commença à manifester ses dons de clairvoyance et de pouvoir sur les animaux, comme Adam au Paradis. Le Saint recevait là de nombreux visiteurs. Il consolait les âmes troublées, redressait les pécheurs et les hérétiques iconoclastes dans la voie de la vérité et de la vertu, guérissait les malades. Il était tout pour tous, sans pourtant jamais perdre la quiétude et l’impassibilité que Dieu lui avait accordées en récompense de ses labeurs. Saint Joannice brillait particulièrement par le don de prophétie. Il prédit, entre autres, la chute de l’empereur Michel I Rangabé (813), la prise de pouvoir par Léon V l’Arménien (813-820) et la terrible persécution que ce dernier entreprenait contre les orthodoxes.

De retour dans la forêt de Lydie, au début du règne de Léon l’Arménien, le Saint fut emprisonné par un mage du nom de Gouria. Mais la nuit suivante, saint Eustathios (cf. 20 sept.) apparut en songe à Joannice. Il lui donna un morceau de bois à manger, qui le guérit aussitôt. En témoignage de sa reconnaissance, le Saint fit construire là une église et un monastère qui comptera, quelques années plus tard, plus de soixante-dix moines. Une autre fois, il vit apparaître en songe une source miraculeuse et entendit une voix lui ordonner de construire à cet endroit, une chapelle en l’honneur de la Mère de Dieu et un monastère. Le Saint entreprit aussitôt la construction, aidant les ouvriers par ses miracles. A plusieurs reprises Joannice fit disparaître, à l’aide de son bâton, des serpents qui avaient envahi l’endroit, c’est pourquoi il est depuis vénéré comme protecteur contre les reptiles et les animaux venimeux (2). Il fonda encore un troisième monastère, dédié aux saints Apôtres Pierre et Paul. Puis, après avoir organisé ces trois établissements, il retourna dans la solitude pour converser avec Dieu seul.

Pendant la persécution de Léon l’Arménien, le Saint recevait de nombreux visiteurs dans son ermitage. Il consolait et affermissait dans la foi orthodoxe moines et laïcs par sa parole et ses miracles. Un jour qu’un disciple était entré discrètement dans sa cellule, il découvrit le Saint suspendu en l’air à deux coudées au-dessus du sol et l’âme transportée dans les délices du monde à venir. Il quitta cependant trois fois sa solitude pour essayer de ramener à la foi orthodoxe l’higoumène des Agures, qui était tombé dans l’hérésie.

A la mort de Léon l’Arménien (820), l’homme de Dieu regagna définitivement sa cellule de Trichalika. Sa renommée était désormais répandue dans tout l’Orient et aucun pieux chrétien ne passait dans la région sans venir prendre la bénédiction du grand Vieillard. Il sortit une fois de sa cellule pour se rendre en Thrace et délivrer miraculeusement des prisonniers chrétiens qui étaient aux mains des Bulgares.

En 824, un groupe d’une centaine des personnages ecclésiastiques les plus illustres [parmi lesquels se trouvaient les métropolites de Chalcédoine et de Nicée, saint Théodore Studite (cf. 11 nov.), Clément le Notaire, etc…] vint rendre visite au Saint, et ils lui demandèrent de leur dire quelle est la plus grande des vertus. Joannice répondit que c’est l’humilité. Car c’est par l’humilité que le Verbe de Dieu s’est anéanti Lui-même et a accepté de prendre la forme d’esclave (cf. Philip. 2, 7) pour nous délivrer de la mort dans laquelle est tombé notre premier père Adam par orgueil. Il renvoya ensuite ses hôtes, sans manquer de prédire l’avenir de certains sous forme énigmatique. Pendant la guerre contre les Sarrasins, on vint rapporter au Saint l’horrible condition des prisonniers chrétiens d’Amorium en Phrygie. Joannice versa des larmes de compassion en entendant ce récit, et la nuit suivante, il apparut aux prisonniers et les délivra miraculeusement de leurs chaînes.

Un jour, un moine qui considérait les miracles accomplis par le saint comme incroyables vint le visiter. L’homme de Dieu le reçut et lui offrit à manger. Pendant le repas, un ours surgit soudain, semant la panique parmi les convives. Le Saint l’appela alors d’une douce voix, et la bête vint se prosterner à ses pieds. Il lui donna ensuite l’ordre de faire de même devant chacun des invités et leur dit: « A leur création, les animaux respectaient l’homme qui est créé à l’image de Dieu et ils ne lui inspiraient aucune crainte. Mais c’est parce que nous avons transgressé les commandements de Dieu que maintenant nous en avons peur. Si nous aimons le Seigneur Jésus et gardons ses commandements, aucune bête ne pourra nous faire du mal ». Les convives se retirèrent édifiés, sans oser désormais mettre en doute les miracles du Saint.

En 829, l’empereur Théophile monta sur le trône. Ce fut le plus fanatique des empereurs iconoclastes. Il persécuta violemment l’Eglise et en particulier les moines défenseurs des saintes icônes. Toutefois, vers les dernières années de sa vie, il commença à douter de la justesse de ses convictions. En 841, il envoya quelques émissaires auprès de saint Joannice, afin de recevoir ses conseils. Le bienheureux fut catégorique. Il leur dit: « Celui qui ne rend pas l’honneur qui leur est dû aux images du Christ, de la Mère de Dieu et des Saints, ne pourra pas être reçu dans le Royaume des cieux, même s’il a vécu une vie impeccable. De même que ceux qui méprisent ton image, ô empereur, sont sévèrement châtiés, de même, ceux qui se moquent de l’image du Christ, seront-ils jetés dans le feu éternel ». L’année suivante, allongé sur son lit de mort, Théophile fit apporter une icône du Christ et la baisa avec larmes avant d’expirer. Son épouse Théodora fit immédiatement consacrer saint Méthode patriarche de Constantinople (cf. 14 juin), conformément à la prophétie de Joannice, et rétablit définitivement le culte des saintes icônes (842).

Les années suivantes, le patriarche s’employa à remettre de l’ordre dans l’Eglise, sans toutefois user d’une sévérité excessive à l’égard des prêtres et des évêques qui étaient tombés dans l’hérésie et acceptaient de faire pénitence. Cette attitude déplut à certains hiérarques et moines, parmi lesquels se trouvaient les moines du Studion. Saint Joannice vint alors en personne à la capitale pour soutenir de son autorité la politique indulgente de saint Méthode.

En rentrant vers sa retraite, le Saint découvrit que des moines jaloux de sa personne venaient d’y mette le feu. Il se dirigea aussitôt vers eux, les discernant sans difficulté dans la foule de ceux qui assistaient impuissants à l’incendie. Il leur parla avec affabilité et douceur et leur offrit un repas avec les quelques vivres qu’il avait pu sauver du sinistre. Le Saint était alors âgé de plus de quatre-vingt-dix ans. Il comprit que c’était là le signe de sa mort prochaine, aussi ne rebâtit-il pas son ermitage et alla-t-il se préparer à la mort au monastère d’Antidion: là même où il avait fait ses débuts dans la vie angélique. Il s’y endormit dans le Seigneur le 4 novembre 846, après avoir prédit à son ami saint Méthode qu’il le rejoindrait huit mois plus tard. Au moment de sa mort, les moines du Mont-Olympe purent voir une colonne de feu s’élever de la terre au ciel. Ses saintes reliques continuèrent par la suite à faire de nombreux miracles. Son crâne est vénéré aujourd’hui au monastère du Pantocrator, sur la Sainte Montagne de l’Athos.

 

 

1. Cf. saint Eustrate des Agaures, au 9 janv., qui fut pendant cinquante ans le compagnon de saint Joannice, et dont la vie confirme plusieurs informations données dans sa biographie.
2. Dans la vita de saint Daniel de Thasios, au 12 sept.,  on relève que ‘‘saint Joannice le Grand, venant à passer par l’île de Thasos, délivra les habitants, qui l’en avaient supplié, des serpents qui envahissaient l’île’’. (Ndlr).

 

 

 

Troparion t.8

 

Par les flots de tes larmes tu as fait fleurir le stérile désert, * par tes profonds gémissements tu fis produire à tes peines cent fois plus, * par tes miracles étonnants tu devins un phare éclairant le monde entier ; * vénérable Père Joannice, prie le Christ notre Dieu, * de sauver nos âmes.

 

Troparion t.5

 

Père ayant délaissé la gloire d'ici-bas * pour resplendir sous l'éclairage de la divine inspiration, * sur terre tu es apparu comme un astre sans déclin; * à l'instar de Moïse, en effet, * ayant mérité d'entendre la voix divine, * bienheureux Joannice, tu t'es montré * semblable aux Anges et dispensateur des grâces de Dieu.

 

Kondakion t.8

 

Sur la terre tu parus comme un astre resplendissant, * éclairant ceux qui gisaient dans les ténèbres des passions, * en habile médecin de ceux qu'afflige la maladie; * toi qui as reçu le don des guérisons, * accorde cette grâce aux fidèles t'en priant, * afin que nous puissions te dire à haute voix: * Réjouis-toi, Joannice, Père saint.

 

 

 

 
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