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17 juin
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Hervé de Bretagne

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Hervé de Bretagne

 

 

Hyvarnion, barde renommé de l’île de Bretagne, est convié à la cour de Childebert 1er (495-558), mais, pieux et chaste, la vie de cour ne lui convient pas. Résolu à se consacrer totalement à Dieu, il retourne chez lui en passant par l’Armorique. Là, il rêve d’un futur mariage. Décidé de se consacrer à Dieu, il ne sait que penser quand un ange vient lui dire: « Elle s’appelle Rivarone; tu la rencontreras demain et tu la prendras comme épouse; de votre union naîtra un grand serviteur de Dieu ». Il la rencontre et l’épouse. Ni l’un ni l’autre ne voulant d’une vie commune, le lendemain des noces, Rivarone dit à Hyvarnion: « Si j’ai un fils, je demande au Dieu Tout Puissant qu’il ne voie jamais la fausse et trompeuse lumière de ce monde », et avant de la quitter pour toujours, il lui répond: « Oui ! Mais qu’il ait au moins la vision des splendeurs célestes ». L’enfant naît aveugle.

Quand Hervé atteint l’âge de sept ans, alors qu’il connaît par cœur tous les psaumes et les sept hymnes de l’Eglise les plus employés de son temps, Rivarone le confie à un saint moine. Saint Hervé ne retrouve sa mère que des années plus tard et c’est pour l’assister dans ses derniers instants. S’il est aveugle, comme le désirait Rivarone, Hervé est aussi barde comme Hyvarnion qui avait demandé que son fils ne cesse d’avoir la vision des splendeurs célestes. C’est ainsi qu’il compose le magnifique cantique du Paradis.

Son éducation terminée, Hervé part vivre en ermite, mais il est vite rejoint par des disciples. Guidé par son disciple Guiharan et escorté d’un loup qu’il avait apprivoisé(*), Hervé, chantant la beauté du Paradis, conduit sa communauté qui, sillonnant la Bretagne, suit le soleil, pour finir par s’installer à Plouider qui deviendra Lanhouarneau (l’ermitage d’Hervé).

Toute sa vie, il refuse obstinément de recevoir le sacerdoce, acceptant seulement d’être ordonné exorciste. Bien qu’il fût aveugle, Hervé avait été lui-même l’architecte de sa petite église qu’il ne voulut jamais quitter. Il s’y trouvait enfermé, trois jours avant sa mort, lorsque ses yeux s’ouvrirent tout à coup, et il se mit à chanter un dernier cantique: « Je vois le Ciel ouvert, le Ciel est ma patrie. Je veux m’y envoler. Je vois mon père et ma mère dans la gloire et la beauté; je vois mes frères, les hommes de mon pays. Des choeurs d’Anges, portés sur leurs ailes, volent autour de leurs têtes, comme autant d’abeilles dans un champ de fleurs ». Le troisième jour après cette vision, il appela sa nièce Christine, qui se trouvait alors auprès de lui. C’était une orpheline élevée par sa mère: « Prépare-moi une pierre pour oreiller et de la cendre pour couchette; quand l’ange noir viendra me chercher, qu’il me trouve couché sur la cendre ».

Christine, tout en lui obéissant, lui dit: « Mon oncle, si vous m’aimez, demandez à Dieu que je vous suive sans tarder, comme la barque suit le courant ». Elle fut exaucée: au moment où Hervé expiait, la petite Christine, se jetant à ses pieds, y mourut aussi. Lorsqu’il meurt (567) entouré de ses nombreux moines, tous peuvent entendre les chœurs célestes entonner une hymne que leur saint père chantait depuis toujours.

Inhumé à Lanhouarneau (Finistère), son tombeau est vénéré par de grands concours de peuples. Ses reliques, par crainte des Normands, sont recueillies dans la chapelle du château de Brest (878); mises dans une châsse d’argent, elles sont données par le duc Geoffroy à l’évêque de Nantes (1002); elles disparaissent de la cathédrale de Nantes pendant la révolution française.

 

* La légende rapporte que ce loup avait dévoré l’âne avec lequel Hervé labourait, mais sur l’injonction du saint, le loup vint prendre la place de l’âne et acheva le travail.

 

 

Extrait de l’homélie de l’archimandrite Thomas, le 17 juin 2007

Aujourd’hui nous célébrons la mémoire d’un Saint dont l’œil physique était absent. Saint Hervé vécut une vie tellement agitée que sa biographie aurait été digne d’un prix littéraire. Non seulement est-il né aveugle, mais en plus il est maladif : il pleure jour et nuit. Tout parent sait d’expérience combien des enfants qui pleurent peuvent peser sur le moral. Le seul réconfort pour Hervé était d’entendre sa maman chanter. Certes, les Celtes sont connus pour leurs qualités musicales et leur poésie, mais qui douterait de ce que sa maman ne se soit lassée de chanter toute la journée pour calmer son enfant.

A l’âge de sept ans, Hervé subit le décès de son père, laissant sa mère seule à l’élever. Il a bien un oncle lointain mais qui vit une vie de moine ermite dans un monastère. L’enfant aveugle parcourt en mendiant nu-pieds tous les villages voisins pour subvenir aux besoins de sa mère et des siens. Il n’a ni chaussures, ni vêtements confortables.

A l’âge de quatorze ans il s’en va, avec la bénédiction de sa maman, à la recherche de son oncle au monastère pour y devenir moine aussi. Combien surprenant est-il de voir un jeune garçon aveugle et maladif, qui a perdu son père en bas âge, condamné à mendier son pain pour sa maman et lui, choisir une vie de service et d’obéissance à Dieu ! Il ne maudit pas le ciel, blasphémant contre l’univers et Dieu ; bien au contraire, en gratitude il veut consacrer sa vie à son Créateur.

Peut-être connaissez-vous l’austérité extrême de la vie des moines celtes, et plus encore celle des ermites. La vie monacale n’aura certainement pas été facile pour le jeune adolescent ; en effet, la nuit était consacrée à la lecture du psautier, que l’on lisait deux, voire trois fois. Il y a au total 150 psaumes, dont le psaume 118 qui est particulièrement long et en assoupit plus d’un. Pour lutter contre cette tentation le moine se plongeait dans l’eau glaciale afin de ne pas succomber au sommeil. La nourriture était sobre et peu abondante, les jeûnes extrêmement stricts. Cependant, et en dépit de ces conditions de vie sévères, le jeune moine grandit avec un enthousiasme et une joie que beaucoup lui envient.

Hervé sera connu comme le rutilant poète qui chante la gloire de Dieu et qui loue Dieu en gratitude dans tous ses hymnes. A un moment donné, il se retire du monastère pour vivre en reclus sur un lopin de terre où il cultive son jardin pour subvenir à sa propre pitance avec l’aide d’un petit âne. Quelle belle image d’Epinal ! Mais elle ne dure pas longtemps : un jour, un loup affamé qui guettait le pauvre animal, le dévore. Du coup, Hervé, notre ermite aveugle, perd à la fois son assistant pour les labours ainsi que son compagnon de route par les yeux physiques duquel il voyait. Depuis sa cellule il appelle à lui le loup repu qui lui obéit comme un chien fidèle et le rejoint la queue repliée entre ses jambes. Celui-ci assume toutes les charges de l’âne sans broncher. Qui plus est, lorsqu’Hervé s’engageait sur la route pour annoncer la Parole de Dieu dans les villes et villages bretons, le loup l’accompagnait en compagnon fidèle et assidu. L’effroi saisissait les foules dans les premiers temps, mais par la suite elles étaient plutôt dans l’étonnement et la joie. Étant donné qu’Hervé n’avait pas de cloche pour sonner le rassemblement, il faisait hurler le loup pour ameuter la population. Eberluée, la foule s’attroupait pour savoir ce qui se passait, ce dont profitait Hervé pour la sermonner. Ses saints actes se répandirent rapidement dans le pays et furent hautement appréciés, car il consolait de nombreuses personnes dans leur douleur et fit de nombreux miracles. C’est ainsi qu’il devint abbé de deux monastères.

Maintenant je me permets de vous poser une question à vous ici présents : « Au fond, qui est l’aveugle, le moine-ermite ou nous ? ». Par ses yeux aveugles il voyait ce qui se passait au Paradis. Nous qui avons les yeux ouverts, voyons ce qui se passe dans les enfers. Que ce jour de sa mémoire nous encourage à opérer un revirement intérieur en nous-mêmes. Chassons-en l’obscurité profonde qui y règne et nettoyons notre œil pour le garder clair. N’oublions pas que l’œil est la porte de notre âme et que nous devons être le gardien de cette porte. Ouvrons la porte au bien et fermons-la résolument au mal.

 

 

Cantique du Paradis de Saint Hervé

 

Jésus, comme il est grand
le plaisir de l’âme
quand elle est dans la Grâce de Dieu
et dans Son Amour.

 

Je trouve court le temps
et les souffrances misérables
en pensant, jour et nuit,
à la gloire du Paradis.

 

Quand je regarde aux Cieux
vers mon vrai pays,
j’aimerais y voler
comme une colombe blanche.

 

J’attends avec joie
l’heure dernière,
j’ai hâte de voir Jésus,
mon vrai Epoux.

 

Aussitôt que seront
brisées mes chaînes,
je m’élèverai dans l’air
comme une alouette.

 

Je passerai la lune
pour monter à la gloire ;
au-delà du soleil, des étoiles,
je serai porté.

 

Quand je serai loin de la terre,
vallée pleine de peines,
alors je jetterai un regard
à mon pays, la Bretagne.

 

Je lui dirai
‘’Adieu, mon pays,
adieu, monde douloureux,
avec tes biens trompeurs.

 

Adieu à jamais,
pauvreté et angoisse,
adieu péchés,
afflictions et maladies’’

 

Après l’instant de la mort,
avec joie, je chanterai:
‘’Ma chaîne est brisée,
je suis libre à jamais.’’

 

Les portes du Paradis,
ouvertes pour m’attendre ;
les Saints et les Saintes,
venus m’accueillir.

 

Je pourrai, pour de bon,
voir Dieu le Père,
avec Son Fils Eternel
et l’Esprit Saint.

 

Qu’il sera beau d’entendre
Jésus disant :
‘’Viens, mon bon serviteur,
rencontrer Dieu ton Père.’’

 

Là, il sera beau de contempler
le Vierge Bénie,
avec douze étoiles
formant Sa Couronne.

 

Je verrai en plus,
avec chacun, une harpe,
Anges et Archanges,
tous louant Dieu.

 

Les heureux Apôtres,
avec les disciples de Jésus,
et tous les Martyrs,
Honneur des chrétiens.

 

 

 

 
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