Willibrord, 1er archevêque d’Utrecht
et apôtre de la Hollande

Annoncé à sa mère par la vision d’une merveilleuse lumière, Willibrord naquit vers 658 dans le royaume de Northumbrie, au nord de l’Angleterre. Il fut placé dès l’âge de sept ans dans l’abbaye de Rippon sous la direction de saint Wilfrid (cf. 24 avril).

Devenu moine, puis prêtre, il se distingua pour ses facultés intellectuelles et pour son zèle dans les pratiques ascétiques. A l’âge de vingt ans, il se rendit en Irlande — l’île des Saints — attiré par la réputation de saint Egbert (cf. 24 avr.), et y passa douze ans dans l’étude et la prière.

Désirant ardemment la conversion des populations encore païennes, qui peuplaient la côte de la Frise et les pays de l’embouchure du Rhin, Egbert profita de la prise de ces territoires par les francs, pour y envoyer Willibrord et douze autres moines en mission, en 690. Après avoir obtenu la bénédiction du pape de Rome, l’ardent missionnaire répandit la lumière de l’Evangile dans la Hollande et la Zélande, assisté par de nombreux miracles qui montraient à ces peuples farouches que la grâce de Dieu était avec lui.

Devenu évêque à la suite d’un second voyage à Rome, il établit sa résidence à Utrecht et poursuivit ses tournées missionnaires plus au nord. Malgré l’obstination du duc Radbord dans le culte des idoles et les pratiques magiques, Willibrord parvint à convertir un grand nombre de ses sujets, et atteignit le Danemark, où régnait le cruel Ongend. Là, il échoua, trouvant les cœurs plus durs que la pierre, et ne parvint à arracher au paganisme que trente enfants qu’il baptisa et emmena avec lui sur le chemin du retour. De passage dans les îles Fositeland et Walcheren, il combattit hardiment les cultes idolâtres, s’attirant la colère du souverain et la haine implacable des prêtres des idoles.

Saint Willibrord mourut dans la paix, en 739, et fut enterré dans l’abbaye d’Esternac (diocèse de Trèves), qu’il avait fondée et dirigée jusqu’à ses derniers jours. Son corps exhala alors un céleste parfum.