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14 juillet
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Vincent (Magdelgaire ou Mauger) de Soignies

 

 

Saint Vincent de Soignies, époux de sainte Waudru (cf. 9 avr.), s'appelait en réalité Madelgaire ou Mauger. Franc de bonne famille, il était né au château de Strépy vers 608. Il épousa Waudru et se mit avec elle sous la direction de saint Aubert de Cambrai (cf. 13 déc.). Ils eurent 4 enfants: Maldeberge, Adeltrude, Dentelin et Landry. Officier chrétien, Madelgaire est envoyé en Ibérie par son roi. Là, au milieu des missionnaires, il travaille au relèvement matériel et moral des populations de la contrée. De retour dans nos régions, il est chargé de seconder son souverain, le roi Dagobert, dans le gouvernement du Hainaut. Au bout d'un certain temps, les époux voulant mener une vie plus parfaite se séparèrent pour embrasser la vie religieuse. Madelgaire prit le nom de Vincent et vint fonder une abbaye à Haumont vers 653. Plus tard, il se retira dans ses terres de Soignies et y bâtit un nouveau monastère dont il fut l'abbé. Peu avant sa mort, il en confie la direction à son fils Landry et meurt le 14 juillet 677. Les uns le font naître en Irlande, quelques-uns en Aquitaine, d'autres enfin, et avec plus de raison, ce semble, disent qu'il reçut le jour à Strépy-les-Binche, dans le Hainaut. Son père Mauger et sa mère Onoguera s'attachèrent à lui donner une excellente éducation, et le jeune homme répondit parfaitement à leurs soins. Il se fit remarquer de bonne heure par ses sentiments généreux et par un dévouement sincère à la religion. Dieu, pour le récompenser de la fidélité avec laquelle il avait su conserver la pureté de ses moeurs au milieu des dangers du monde, lui donna pour épouse une sainte femme, qui avait passé, comme lui, les premières années de sa vie dans la plus parfaite innocence : c’était sainte Valtrude ou Waudru.

Si l'on en croit certains hagiographes, ce serait peu de temps après le mariage de saint Mauger, que Dagobert lui confia une mission très importante en Irlande, d'où il serait revenu dans la suite avec un grand nombre de saints missionnaires qui prêchèrent l'Evangile dans ces contrées. Les auteurs qui adoptent cette opinion, lui donnent pour compagnons, à son retour d'Irlande, les saints Foillan, Ultan, Fursy, Eloquie, Adalgise, Etton et Algise. Quoi qu'il en soit de cette première partie de sa vie sur laquelle les opinions sont fort partagées, on voit que le comte Mauger habitait le Hainaut avec sa vertueuse épouse, à l'époque où saint Ghislain commençait à bâtir son monastère de Celles, et à édifier toute la contrée par ses vertus et ses oeuvres saintes. Mauger lui-même s'y faisait remarquer par ses inclinations vertueuses autant que par ses brillantes qualités. Charitable et compatissant envers les pauvres, il veillait à ce qu'aucun d'eux ne fût privé des choses nécessaires à la vie, et sa sollicitude lui inspirait les plus touchants égards pour les malheureux et les infirmes qu'il regardait comme les membres souffrants de Jésus-Christ. En même temps qu'il leur donnait les secours corporels, il savait aussi leur adresser des paroles de piété et de confiance en Dieu, pour réveiller les sentiments religieux dans des cœurs quelquefois aigris corrompus par le vice.

A l'exemple de sa pieuse épouse, Mauger apportait un très grand soin à l'éducation de ses enfants. Landry, l'aîné, promettait déjà de devenir un fidèle imitateur de ses vertus: deux filles qui le suivaient, Aldétrude et Madelberte, faisaient aussi voir une grande piété dans toute leur conduite. Le plus jeune, Dentelin, enfant prédestiné pour le Ciel, ne devait point tarder à remettre son âme innocente à son Créateur. Mauger, au milieu de ses enfants, remplissait avec bonheur tous les devoirs d'un père de famille, et il ne se faisait pas moins admirer dans tout le pays par sa conduite sage et religieuse, que par son dévouement au monarque et la fidélité avec laquelle il s'acquittait des charges qui lui étaient confiées. Dieu, qui le destinait à donner un grand exemple au monde par le renoncement généreux qu'il fera bientôt de tous ses biens et de tous ses honneurs, inspira tout à coup à son fils aîné Landry, le désir d'entrer dans le sacerdoce. Mauger, dans le premier moment, fut étonné, affligé même de cette confidence: il répondit à Landry qu'il devait s'en rapporter à lui sur le choix d'un état et qu'il fallait plutôt songer à contracter une noble alliance dans le siècle, où d'ailleurs il pourrait faire son Salut comme tant d'autres avant lui. Toutefois, quand le vertueux jeune homme renouvela sa demande, Mauger ne crut pas pouvoir s'opposer aux desseins de Dieu, et d'après le conseil des amis sages et religieux qu'il prit soin de consulter, il accorda à son fils la permission qu'il sollicitait.

Ce sacrifice, qui coûta beaucoup à son coeur paternel, les sollicitations de sa vertueuse épouse qui soupirait après la solitude, les exemples de plusieurs grands seigneurs du royaume qui avaient abandonné leurs dignités et leurs biens pour aller servir Dieu dans quelque monastère, toutes ces raisons avaient fait déjà une profonde impression sur l'âme de Mauger, lorsqu'une circonstance providentielle vint déterminer en lui la généreuse résolution de quitter le monde pour se consacrer entièrement au service de Dieu. Voici en quelle occasion arriva ce changement: Saint Ghislain ayant terminé le monastère qu'il bâtissait, invita saint Aubert, évêque diocésain, et saint Amand qui l'avait aidé de ses conseils, à venir en faire la consécration. Le comte Mauger voulut assister à cette cérémonie, et il fut si touché des discours que, selon la coutume, les deux prélats prononcèrent en cette solennité, que dès ce moment, il résolut d'embrasser la vie religieuse. Dieu lui-même, au dire de quelques auteurs, se manifesta à cet homme au coeur droit, et lui envoya, comme autrefois au centurion Corneille, un ange qui l'instruisit de ses volontés; car une nuit, pendant son sommeil, un ange lui apparut et lui ordonna de la part de Dieu, de bâtir à Hautmont, en l'honneur du prince des Apôtres, une église dont il désigna la forme avec un roseau qu'il tenait à la main: encouragé par cette vision, qui excitait de plus en plus son âme à une parfaite conversion, il communiqua ce qu'il avait vu à son épouse sainte Vaudru, et s'en alla à l'endroit désigné, où, par un autre miracle, il fut confirmé davantage dans son dessein; car il trouva tout le champ couvert d'une rosée blanche comme de la neige, à l'exception de l'emplacement de l'église désigné par l'ange: faveur presque semblable à celle que la sainte Vierge fit autrefois à Jean, patrice romain, qui trouva un matin du mois d'août, sur le mont Esquilin, dans Rome, la forme d’une église qu’il devait bâtir, couverte de neige.

Presque aussitôt, le comte Mauger se rendit à Cambrai auprès de saint Aubert, reçut de ses mains l'habit religieux et alla fonder le monastère d'Hautmont, sur la Sambre, près de Maubeuge, qui devint en peu de temps un des plus florissants de la contrée. C'est à partir de ce moment qu'on lui donna le nom de Vincent, pour signifier la victoire qu'il venait de remporter sur le monde. A la cour, en effet, dans l'Austrasie et même dans tout le royaume, on admirait le courage et la générosité avec lesquelles un si puissant seigneur abandonnait les dignités et ses charges brillantes pour se faire humble serviteur de Jésus-Christ. Bientôt même un nombre considérable d'anciens amis et de personnes nobles, que son exemple avait gagnés, vinrent se placer sous sa conduite dans cette abbaye d'Hautmont qui était comme un sanctuaire de piété. À certaines époques on y voyait aussi affluer les hommes de Dieu, qui travaillaient en différents lieux à la propagation de l'Evangile. Parmi eux on cite saint Ghislain, qui avait contracté avec le bienheureux Vincent une étroite amitié, saint Wasnulfe de Wasnon, qui évangélisait les peuples du pays de Condé, saint Etton de Dompierre, saint Humbert de Maroilles et saint Ursmar de Lobbes qui commençaient leur vie apostolique, saint Amand qui la reprenait après avoir abandonné son siège de Maastricht, et saint Aubert qui, comme évêque du lieu, présidait à ces réunions. C'est là que tous ces vénérables personnages conversaient entre eux sur les besoins spirituels des populations et sur les moyens les plus efficaces de travailler à leur sanctification. C'est là aussi qu'ils méditaient, dans le calme et la solitude, les grandes vérités qu'ils prêchaient aux autres, et dont ils se pénétraient toujours de plus en plus eux-mêmes. Saint Vincent goûtait d'ineffables consolations dans ces entretiens spirituels, et son bonheur eût été parfait si l'affluence de ses amis et des grands du royaume ne fût venue trop souvent le troubler dans sa retraite. Il se voyait à regret privé de cette sainte obscurité que son humilité cherchait: aussi, dès ce moment, songeât-il à aller fonder un autre monastère dans un pays plus éloigné. A cet effet, il choisit un lieu désert dans les solitudes du Hainaut, à l'endroit où se trouve aujourd'hui la ville de Soignies. C'est là qu'il continua la vie sainte qu'il avait commencée à Hautmont, et s'appliqua à diriger les pieux disciples qui le prièrent de leur servir de père. Un grand nombre de nouveaux postulants venaient en effet chaque jour demander une place dans cette sainte maison, où Dieu était si fidèlement servi, et où vivaient des religieux qui faisaient l'admiration et l'édification de toute la contrée. On les voyait tantôt se livrant aux pénibles travaux de l'agriculture et rendant féconde par leurs sueurs une terre longtemps inculte, tantôt répétant en choeur des hymnes et des cantiques, d'autres fois présentant aux pauvres et aux malheureux les dons de la charité ou leur annonçant les vérités saintes de la religion. Le spectacle de tant de vertu, de charité et de dévouement, faisait une grande impression sur les esprits des hommes encore grossiers qui habitaient ces contrées.

Surtout ils ne pouvaient assez admirer saint Vincent, qui de grand seigneur dans le monde, s'était fait humble serviteur de Jésus-Christ, et père spirituel de cette nombreuse famille qu'ils avaient sous les yeux. C'était lui qui entretenait dans la communauté cette ferveur et cet esprit de régularité qui la rendaient si prospère. Souvent, en effet, on l'entendait rappeler à ses disciples la vie des anciens religieux, la sainteté de leurs oeuvres, et la gravité de leurs moeurs, et il les engageait à les imiter et à espérer d'obtenir de Dieu comme eux la gloire et la louange. Repousser tous les désirs d'une ambition terrestre, soupirer sans cesse après la possession de la beauté infinie et méditer souvent sur les châtiments réservés aux aveugles partisans de ce monde méprisable, telles sont les pensées qui doivent entretenir dans leurs âmes les saintes ardeurs de la charité. Ainsi parlait le bienheureux Vincent à ses enfants spirituels qui l'écoutaient avec le plus profond respect. Mais si l'influence de ses discours était grande sur l'esprit des religieux et des habitants du pays, on peut dire que celle de ses exemples l'était encore plus. « On voyait en effet ce leude puissant, autrefois revêtu des brillantes insignes de ses dignités, maintenant couvert d'un habit rude et grossier, et celui qui avait passé une partie de sa vie à la cour des princes, aujourd'hui perdu au milieu d'une contrée inculte et sauvage. Cet ancien commensal des rois ne prenait pour nourriture qu'un morceau de pain trempé dans l’eau, et n’avait bien souvent pour se reposer que la terre nue ».

Telle fut l'admirable conduite de saint Vincent jusqu'au jour où Dieu lui envoya diverses infirmités. Elles achevèrent d'augmenter ses vertus et ses mérites, et de le préparer à entrer dans la Céleste Patrie, après laquelle il soupirait depuis longtemps. Sentant que sa fin approchait, il fit appeler son fils Landry, qui occupait alors le siège de Meaux, afin de lui adresser ses dernières recommandations. Lorsque le pieux prélat fut arrivé auprès du lit de son père, le bienheureux Vincent lui dit, en montrant de la main ses enfants spirituels réunis autour de lui: « Fils très-aimé, la clémence divine vous a destiné à diriger ces religieux: elle vous place à la tête de ce troupeau. Entreprenez cette oeuvre avec confiance, le Seigneur sera avec vous. Gouvernez avec la bonté de coeur et l'intelligence que Dieu a mises en vous, vous mériterez ainsi d'entrer dans la gloire du Ciel, et de recevoir la magnifique récompense que Dieu destine à ses serviteurs". Landry promit à son vénérable père d'accomplir sa volonté, et de prendre soin des communautés d'Hautmont et de Soignies. Le saint et vénérable vieillard, désormais tranquille sur l'avenir des disciples qu'il laissait sur la terre, ne pensa plus qu'aux choses de l'éternité, jusqu'au moment où il remit son âme à Dieu, entre les bras de son fils bien-aimé, vers l’an 677.

 

 

 
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