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21 février
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Pépin de Landen

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Pépin de Landen (Brabant)

 

 

Ce saint duc était fils du prince Carloman et de la princesse Emegarde. Il fut maire du palais sous Clotaire II, Dagobert Ier et Sigebert II, rois de France, et exerça cette grande charge, qui était peu différente de l’autorité royale, avec une rare prudence. Il ne pouvait rien ajouter à sa fidélité pour son roi, ni amour pour le peuple. Il embrassait, avec une constance invincible, les justes intérêts de l’un et de l’autre, sans souffrir que, pour favoriser le peuple, on fit tort aux droits du roi; ni que, sous prétexte des droits du roi, l’on opprimât et accablât le peuple, parce qu’il préférait les volontés de Dieu à celles des hommes, et savait qu’il défend de favoriser les puissants au préjudice des faibles.

Ainsi, il rendait au peuple ce que la justice voulait qu’on lui rendît, et à César ce qui appartenait légitimement à César. Il n’en faut point de meilleure preuve que son désir d’avoir pour associé, dans sa conduite, saint Arnoul (cf. 18 juil.), évêque de Metz. Il ne faisait rien sans son conseil, connaissant son éminente vertu et sa grande capacité dans le gouvernement de l’Etat. Après la mort de saint Arnoul, il prit pour collègue, dans l’administration des affaires, un autre grand saint, Cunibert (cf. 12 nov.), archevêque de Cologne. On peut assez juger avec quelle ardeur il embrassait les choses justes, puisqu’il choisissait des hommes si excellents et si incorruptibles pour être les directeurs de ses conseils et les fidèles témoins de ses actions.

Le roi Clotaire II ne se contenta pas de mettre entre les mains de cet excellent prince la première charge de son Etat, en le faisant maire du palais. Il l’honora aussi de toute sa confiance, et lui donna tout le pouvoir qu’un grand ministre peut espérer. Ayant résolu d’associer son fils Dagobert à une partie de sa puissance, et de partager avec lui ses Etats, en le mettant, dès son vivant, en possession du royaume d’Austrasie, il choisit, parmi tous les grands de sa Cour, cet homme admirable pour lui confier entièrement la conduite de ce jeune prince, qui devait n’agir que d’après ce conseiller (622).

Pépin s’acquitta si dignement de cette charge, qu’il n’oublia rien de ce qui pouvait imprimer dans l’esprit de Dagobert la crainte de Dieu et l’amour de la justice. Il lui mettait souvent devant les yeux cette belle parole de l’Evangile: « Le trône d’un roi qui rend justice aux pauvres ne sera jamais ébranlé » (Proverbes 29, 14). Ainsi, ce fut par sa prudence que Dagobert gouverna si bien et si heureusement, non seulement l’Austrasie, mais aussi tous les Etats que son père lui laissa en mourant. Son frère Caribert, et plusieurs grands les lui ayant disputés, cette faction fut bientôt dissipée par la valeur de Pépin, qui n’était pas moins généreux dans la guerre, que juste et sage dans la paix. Et Dagobert, après s’être maintenu dans le droit qui lui appartenait, gagna de telle sorte le cœur de tous ses sujets par sa libéralité, sa justice, sa douceur et toutes les autres qualités dignes d’un grand roi, qu’il égala et surpassa même la réputation des plus illustres de ses prédécesseurs. Son règne eut été des plus beaux, s’il eût toujours suivi les avis d’un saint et si habile maître.

Mais comme rien n’est plus difficile que de conserver son esprit pur au milieu de la corruption du siècle, et son corps chaste au milieu des plaisirs qui accompagnent la prospérité et la souveraine puissance, ce roi se plongea dans la volupté, et il eut recours à des moyens injustes pour satisfaire à ses dépenses folles et désordonnées. Pépin en eut le cœur tout percé de douleur, l’en reprit sévèrement, et lui reprocha son ingratitude envers Dieu. Ce prince reçut d’abord si mal les avis de Pépin, qu’il pensa même à le faire mourir, étant poussé à cela par quelques grands de sa Cour qui le haïssaient le Saint, et portaient envie à sa vertu. Mais Dieu, qui est le protecteur des justes, délivra Pépin de ce péril. Le roi comprit enfin la justesse de ses remontrances et eut plus de vénération que jamais pour le mérite et la vertu d’un si grand ministre; et, pour lui en donner une preuve non équivoque, il mit entre ses mains son fils Sigebert, qu’il envoya régner en Austrasie sous sa conduite (633).

Ainsi Sigebert étant roi de nom, et Pépin gouvernant en effet le royaume, l’Austrasie se trouva délivrée des grandes incursions des Barbares qu’elle souffrait auparavant. Il les réprima, les resserra dans leur pays, et, après la mort du roi Dagobert, il eut mis Sigebert, en possession de tous ses Etats, si son père ne l’eût obligé, dès son vivant, de se contenter de l’Austrasie et de laisser le royaume de France à Clovis, son puîné.

Ce saint duc mourut le 21 février de l’an 640, dans son château de Landen, en Brabant. L’affliction que toute l’Austrasie en conçut, fut si extraordinaire, qu’elle ne le pleura pas moins que l’un de ses meilleurs rois. Car sa vie était toute sainte, sa réputation sans tache, sa sagesse et sa conduite admirables; et on pouvait le nommer, avec vérité, le protecteur des lois, le soutien des faibles, l’ennemi de la division, l’ornement de la Cour, l’exemple des grands, le conducteur des rois et le père de la patrie.

Son corps, qui fut d’abord déposé au lieu où il mourut, fut depuis transféré au monastère de Nivelle. Au reste, il faut prendre garde de ne point le confondre avec deux autres Pépin, dont le nom est célèbre dans nos histoires. Le premier fut Pépin d’Héristal, aussi maire du palais et père de Charles Martel; le second, Pépin le Bref, fils du même Charles Martel, et le premier de nos rois de la seconde race: car saint Pépin, dont nous parlons, est plus ancien que tous les deux, et fut l’aïeul de Pépin d’Héristal, par sa fille, sainte Begghe (cf. 17 déc.), qui, ayant épousé Ansegise, fils de saint Arnoul (cf. supra), lui donna ce fils pour le bien de la France et le soutien de cette grande et illustre monarchie.

Il nous reste à remarquer que la maison de saint Pépin n’était qu’une compagnie de Saints et de Saintes: car sa femme, nommée Itte, ou Ideburge, sœur de saint Modoald (cf. 12 mai), archevêque de Trèves, après avoir vécu saintement dans le mariage, à l’exemple de son mari, ne s’occupa, quand elle fut veuve, qu’à pratiquer toutes sortes de bonnes œuvres; et elle reçut enfin, des mains de saint Amand (cf. 6 fév.), le voile sacré de religieuse dans le célèbre monastère de Nivelle, qu’elle-même avait fait bâtir. Elle y passa le reste de ses jours dans une si grande perfection, qu’elle offrait à toutes les religieuses qui y demeuraient, un rare exemple de vertu.

L’aînée de leurs filles, la grande et illustre sainte Gertrude (cf.17 mars), abbesse de ce même monastère, fut si éminente en sainteté, qu’on peut la considérer comme une des plus belles lumières de la religion; et sa sœur, sainte Begghe, a l’honneur d’être l’heureuse tige d’où est sortie la seconde lignée des rois de France.

 

 

 

Source : Les Petits Bollandistes

 

 

 
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