Amand, évêque de Maastricht
Né non loin de Nantes à la fin du VIème siècle, saint Amand se retira à l’âge de vingt ans dans un monastère de l’île d’Yeu. Comme son père voulait le faire retourner dans le monde, il alla se réfugier près du tombeau de saint Martin à Tours. Il partit de là sur l’ordre de Dieu, pour Bourges, ou il vécut en reclus pendant quinze années, jusqu’à ce que le Seigneur l’envoie à Rome pour vénérer les tombeaux des saints Apôtres. Saint Pierre lui apparut alors dans une vision nocturne et lui déclara qu’il devait retourner en Gaule, afin d’y répandre la semence évangélique. De retour à Bourges, il fut consacré évêque régionnaire (sans attribution de siège), par saint Anschaire, évêque de Noyon, et il alla aussitôt évangéliser le pays de Gand encore livré au paganisme. L’infatigable missionnaire parcourut la Flandre, le Brabant et les pays voisins, en fondant sur son passage églises et monastères. Passant un jour à Tournai, il ressuscita un condamné qui venait d’être pendu. A la suite de ce miracle, la population vint en foule demander le baptême, et dès lors la province se tourna vers le Dieu Tout-Puissant.
Saint Amand retourna vers l’intérieur de la France et adressa au roi Dagobert de sévères remontrances pour sa conduite immorale. Chassé du royaume, il se rendit en Gascogne et évangélisa les tribus qui y vivaient. Dagobert repentant le rappela d’exil et lui demanda de baptiser son fils, saint Sigebert. Refusant la proposition du souverain de rester à la cour, le Saint reprit ses courses apostoliques et alla évangéliser les régions slaves des rives du Danube.
Au retour d’un second voyage à Rome, il fut appelé à occuper le siège épiscopal de Maastricht. C’est au prix de grandes difficultés qu’il s’employa à déraciner les coutumes barbares des habitants de cette région.
Saint Amand se rendit auprès des rois de Neustrie et d’Austrasie, sur l’ordre du pape saint Martin 1er, pour demander la convocation de conciles, en vue de l’application de ses décisions à l’égard de l’hérésie monothélite. Au retour de cette mission réussie, il demanda au pape d’être déchargé de l’évêché de Maastricht. Après avoir installé son successeur, saint Remacle, il reprit ses voyages missionnaires, contribua à la fondation de fameux monastères comme Nivelles, La Celle, Maubeuge, etc…
Au bout de trente années de telles missions, le vénérable apôtre, âgé de 70 ans, alla trouver un repos mérité au monastère d’Elnone (devenu plus tard Saint-Amand) qu’il avait fondé et où il rendit paisiblement son âme à Dieu, le 6 février 675 (ou 679).
Troparion t.4
Toi l'ami de Christ, saint Amand, * dans le combat solitaire tu mis en fuite le Serpent; * aux captifs de l'erreur tu as rendu * la liberté des fils de Dieu; * aimable évêque de Maastricht, * qui fus l'apôtre de multiples nations, * sur les chrétiens de l'Europe déploie ta sainte protection.
Kondakion t.1
Dans une vision nocturne, * tu fus appelé par Pierre le Coryphée des apôtres, * comme apôtre des Gaules. * Tu as annoncé * l'Evangile de la libération * à ceux qui étaient enchaînés par l'idolâtrie du soleil. * Père des Flandres, * maître de Bavon, * prie le Soleil de Justice * afin qu'il illumine * les geôles de nos âmes ** par sa lumière déifiante.
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