Nicolas, illuminateur du Japon

Saint Nicolas le Nouveau, l’Apôtre du Japon, naquit en 1836 dans le village d’Iegorja (province de Smolensk). Son père était diacre. Son jeune fils envisagea d’embrasser la carrière militaire ; mais, au cours de ses études secondaires, il orienta définitivement son destin vers les missions lointaines que l’Eglise russe entreprenait à cette époque. Il se décida pour le Japon, ce pays fermé et mystérieux. En 1860, une encyclique du Saint Synode faisant appel à un volontaire désireux de devenir chapelain du consulat russe à Khakondate, fut pour lui le signe envoyé par Dieu pour commencer son apostolat. A la fin de ses études, il reçut la tonsure monastique sous le nom de Nicolas, fut ordonné diacre puis prêtre et partit aussitôt vers l’Extrême-Orient.

Dans ce pays aux mœurs si éloignées du christianisme et où il était interdit d’y prêcher le Christ, les conditions étaient peu propices à l’établissement d’une mission orthodoxe. Saint Nicolas apprit le japonais et après quelques années de travail assidu, mais toujours exposé à de grands dangers de la part des autorités, il convertit à la foi orthodoxe un prêtre païen et un médecin. Avec l’aide de ces deux premiers néophytes, Nicolas parvint à constituer une communauté de quinze fidèles autochtones.

Ce n’est qu’au bout d’une dizaine d’années de labeurs, en 1873, que l’organisation d’une mission orthodoxe fut tolérée par le gouvernement. On transféra alors le centre missionnaire à Tokyo, et grâce à l’ardente prédication du saint, le nombre des fidèles atteignit bientôt le millier. En 1875, on ordonna le premier prêtre orthodoxe japonais et, dix ans plus tard, saint Nicolas fut consacré premier évêque du Japon. Il fonda des écoles pour l’instruction des catéchumènes et des fidèles et ouvrit un séminaire pour la formation du clergé autochtone.

C’est ainsi que dans ce pays lointain, prophétiquement appelé Pays du Levant, se leva, grâce aux efforts de saint Nicolas, l’aube radieuse du Soleil de Justice, notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. Lorsque le saint archevêque s’endormit dans le Seigneur, le 3 février 1912, après cinquante années de labeurs missionnaires, les chrétiens orthodoxes le vénérèrent aussitôt comme un saint Egal-aux-Apôtres, et sa tombe devint un lieu de pèlerinage et une source de grâce pour l’Eglise Orthodoxe du Japon.

Troparion t.4

Toi qui des Apôtres partageas le genre de vie * et sur leur trône devins leur successeur, * serviteur fidèle du Christ, * lyre choisie de l’Esprit Saint, * vase débordant de charité, * illuminateur du Japon, * isapostolique pontife Nicolas, * prie la vivifiante Trinité * pour les brebis de ton bercail et pour l’ensemble du troupeau.

Kondakion t.4

Comme un hôte, un étranger, * le pays nippon t’a reçu, * isapostolique pontife Nicolas ; * et là tu t’es senti d’abord un intrus ; * mais, faisant sourdre la chaude lumière du Christ, * tu as fait de tes ennemis des fils spirituels, * avec lesquels tu partageas la grâce de Dieu * pour édifier l’Eglise du Christ ; * en sa faveur intercède à présent, * pour que ses fils et ses filles puissent chanter : * Réjouis-toi, suprême et bon pasteur, Nicolas.