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17 novembre
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Grégoire de Néocésarée


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Grégoire de Néocésarée

 

 

Notre saint Père Grégoire vit le jour vers 214, au sein d’une illustre famille païenne de Néocésarée dans le Pont. Laissée seule responsable de l’éducation de ses trois enfants à la mort de leur père, la mère de Grégoire se soucia de leur donner une éducation raffinée. Grégoire alors nommé Théodore, montrait non seulement de grands talents pour l’étude, et en particulier pour la rhétorique, mais aussi une profonde sagesse et une grande douceur.

A l’âge de quatorze ans, il s’éloignait des jeux turbulents de ses compagnons, pour se livrer à la contemplation de l’harmonie de la création, et en tirer quelque idée de l’existence du seul Créateur. La foi chrétienne était en effet presque inconnue dans cette région: on comptait en tout et pour tout seulement dix-sept chrétiens à Néocésarée. Les compagnons du jeune homme, jaloux de le voir mener une vie si sage et si chaste, payèrent un jour une prostituée, pour qu’elle proclame publiquement que Théodore s’était livré à la débauche avec elle. En entendant ces calomnies, le jeune garçon ne chercha pas à se justifier, ni ne se mit en colère contre ceux qui en étaient responsables, mais il se contenta de renvoyer cette courtisane en lui donnant autant d’argent qu’elle en avait reçu pour répandre ces mensonges, afin qu’elle le laisse en paix.

La mère de Théodore et d’Athénodore, son frère, avait décidé d’envoyer ses deux fils poursuivre leurs études de droit dans la fameuse école de Béryte, mais elle leur avait demandé de conduire auparavant leur sœur à Césarée de Palestine, pour qu’elle y retrouve son époux. C’est là que les deux jeunes gens firent la connaissance du grand Origène et, abandonnant tout autre projet d’études, ils suivirent avec avidité ses leçons pendant huit ans. Ils furent initiés à la théologie chrétienne par le maître alexandrin, mais gardèrent suffisamment de discernement pour ne pas tomber dans certaines de ses erreurs, dues à des spéculations trop audacieuses sur les mystères divins.

De retour dans sa patrie, un grand nombre de notables assaillirent Grégoire de propositions avantageuses pour qu’il devienne le précepteur de leurs enfants. Mais le jeune homme rejeta tous les attraits trompeurs du monde pour s’enfuir au désert, afin d’y vivre seul devant Dieu dans l’ascèse et la prière.

Or, l’archevêque d’Amassée, Faidimos, ayant entendu parler des vertus de Grégoire et de ses dons pour l’art oratoire, essaya de le convaincre de venir jusqu’à la métropole, afin d’y être consacré évêque de Néocésarée. Mais Grégoire refusait de quitter sa retraite pour retourner dans les troubles du monde. Faidimos fit alors une chose inhabituelle, — que seule permettait la souplesse canonique d’une Eglise encore toute jeune — il ordonna Grégoire à distance, sans lui imposer les mains directement, et lui envoya une lettre attestant que bon gré mal gré, il était désormais évêque de sa patrie. Grégoire, alors âgé d’environ trente ans, dut obéir à la volonté de Dieu. Mais il ne quitta cependant le désert qu’après avoir passé un grand nombre de jours et de nuits en prière, afin que Dieu l’affermisse dans son œuvre pastorale.

Une nuit, la Très Sainte Mère de Dieu et saint Jean le Théologien lui apparurent et lui révélèrent avec clarté le mystère de l’unité de la nature divine et de la distinction de ses trois Personnes en ces mots: « Il est un seul Dieu, Père du Verbe vivant, de la Sagesse subsistante, de la Puissance et de l’Empreinte éternelle. Il est Générateur parfait du parfait engendré. Il y a un seul Seigneur, unique issu de l’Unique, Dieu issu de Dieu, empreinte et image de la Divinité, Verbe efficace, Fils véritable du Père véritable, invisible issu de l’Invisible, éternel issu de l’Eternel. Et il y a un seul Saint-Esprit, qui tient son existence de Dieu (le Père) et est révélé par le Fils. Il est cause de la vie, source sainte et principe de sanctification. En Lui, se manifestent Dieu le Père, qui est au-dessus de tous et en tous, et Dieu le Fils, qui est à travers tous. Trinité parfaite. Dans la Trinité il n’y a rien de créé ou d’esclave, ni rien qui n’aurait pas existé auparavant, et qui y aurait été introduit par la suite. Ainsi, ni le Fils n’a jamais manqué au Père, ni l’Esprit au Fils ».

C’est ainsi confirmé par la force du Saint-Esprit et devenu digne de recevoir, tel Moïse, la révélation des Mystères directement de Dieu, que Grégoire se montra un apôtre infatigable de la vraie foi dans toute la région de Néocésarée. Il convertissait aussi bien par sa parole que par ses nombreux miracles: éclatantes démonstrations que la puissance de Dieu était avec lui, et non du côté des démons impuissants des païens; c’est pour quoi il reçut bientôt le surnom de Thaumaturge.

En 250, lors de la violente persécution de Dèce, Grégoire et un grand nombre de ses fidèles, préférèrent fuir dans les montagnes qui se trouvent à proximité de Néocésarée, plutôt que de s’exposer à la mort inutilement. En effet, quant à lui, il était déjà mort au monde depuis longtemps, et partir de cette vie « pour être avec le Christ » était pour lui, comme pour saint Paul (Phil. 1, 23) la meilleure part, mais par amour de ses fidèles et le souci de préserver l’Eglise en confirmant la foi des plus faibles, l’avaient convaincu de préférer la fuite.

De sa retraite, il priait avec ardeur pour les martyrs qui offraient leur sang et il décrivait à ses compagnons leurs combats, comme s’il les avait sous les yeux. A la fin de la persécution, il fit recueillir les reliques des saints martyrs et ordonna qu’on célèbre de grandes fêtes en leur honneur les jours mêmes où les païens avaient coutume de se livrer à leurs festivités, de sorte que toute la région devint profondément chrétienne, et ses mœurs les plus païennes furent bientôt transformées en réjouissances spirituelles.

Grégoire continua de briller par ses miracles et par sa prédication de la foi orthodoxe pendant de nombreuses années. Vers 275, quelques jours avant de partir vers les Demeures éternelles, il demanda à ses proches combien il restait de païens dans son diocèse. On lui apprit alors que ceux-ci n’étaient plus que dix-sept: le même nombre précisément que celui des chrétiens lorsqu’il avait pris sa charge. C’est ainsi qu’il s’endormit dans la paix et la joie du serviteur qui a accompli fidèlement la charge confiée par son Maître.

 

 

 

Troparion t.8

 

Vigilant dans la prière et assidu à l'œuvre des miracles, * tu as mérité par ces vertus le nom que tu portais; * Père Grégoire, prie le Christ notre Dieu * d'illuminer nos âmes, pour que nous évitions * de nous endormir dans le péché qui mène à la mort.

 

 

Kondakion t.2

 

Très-sage Grégoire ayant reçu * le pouvoir de miracles nombreux, * tes prodiges ont effrayé les démons * et tu éloignas des hommes les maladies; * c'est pourquoi de Thaumaturge tu reçus, * à cause de tes œuvres, l'appellation bien méritée.

 

 

 

 
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