Théodore de Canterbury

Grec originaire de Tarse en Cilicie (602), saint Théodore étudia à Athènes, où il embrassa aussi la vie monastique, et y acquit la réputation de ‘‘Philosophe’’. Ayant atteint la soixantaine, il se rendit à Rome afin d’y compléter ses connaissances. Mais, peu de temps après, le pape Vitalien le consacra évêque (668), pour occuper le siège vacant de Canterbury et assurer le primat de l’Eglise d’Angleterre, alors cruellement divisée par la querelle de l’adoption des usages romains et l’abandon des traditions celtes(1).
Au terme d’un voyage d’une année, au cours duquel il s’informa auprès de saint Agilbert (cf. 11 oct.), évêque de Paris, des problèmes de l’Eglise d’Angleterre, saint Théodore commença son ministère par une tournée d’inspection. Il nomma ensuite des évêques sur les sièges vacants et convoqua un synode à Hertford (672), qui imposa l’observation de la Pâque selon l’usage romain; il mit fin aux conflits de juridictions entre évêques et fit rétablir l’ordre et la discipline ecclésiastique dans les monastères et au sein du peuple. Quelques années plus tard, il réunit un concile, où il fit appliquer les décisions doctrinales du Concile du Latran contre l’hérésie monothélite(2).
En 678, saint Théodore entra en conflit avec saint Wilfrid (cf. 24 avril) et l’écarta du siège d’York pour plusieurs années; mais au seuil de la mort, il demanda le rétablissement du bouillant Wilfrid, et les deux saints se réconcilièrent.
Dans toute cette activité paroissiale, saint Théodore gardait le souci constant d’organiser l’Eglise d’Angleterre, en communion avec le siège romain, et de préparer ainsi l’unité du pays et la croissance d’une civilisation chrétienne vivifiée par l’apport des lettres grecques. Il avait organisé dans ce but à Canterbury une école réputée, où l’on apprenait tant le grec que le latin. L’évêque philosophe encourageait en outre l’étude de la musique sacrée, des sciences et des arts dans les monastères, qui devinrent ainsi des sources de rayonnement culturel.
Saint Théodore s’endormit en paix le 19 septembre 690.

1. Cf. les notices des saints Chad (2 mars), Cuthbert (20 mars) et Wilfrid (24 avril).
2. Cf. la notice de saint Maxime le Confesseur, au 21 janv.