Métrophane de Constantinople
Saint Métrophane était le fils de Dométios, frère de l’empereur romain Probus (276-282). La grâce de Dieu ayant fait réaliser à Dométios la tromperie des cultes idolâtres, il se convertit au Christ et se fit baptiser; puis il alla s’installer à Byzance, alors ville de peu de renom, avec ses deux fils: Probus et Métrophane. Il s’y lia à l’évêque de la ville, Tite, homme saint et inspiré de Dieu, qui le rangea dans son clergé et fit de lui son successeur.
Après avoir gouverné cette Eglise pendant vingt-quatre ans, sous les diverses persécutions, il s’endormit en paix, et son fils Probus assuma cette charge une douzaine d’années, puis son frère Métrophane, que tous admiraient pour sa vertu et sa pondération, fut élu pour lui succéder.
C’est lui que saint Constantin le Grand trouva sur le siège épiscopal lorsqu’il choisit Byzance pour nouvelle capitale(1) ; et l’on rapporte qu’il porta son choix sur la cité, non seulement à cause de sa situation privilégiée, à la charnière de l’Orient et de l’Occident, et de son climat, mais aussi à cause de la sainteté de son évêque, dont la seule vue suffisait pour imposer le respect, même aux plus arrogants.
Lors du Premier Concile Œcuménique (325), saint Métrophane, âgé et cloué au lit par la maladie, ne put se déplacer, mais il envoya à Nicée Alexandre, le premier de ses prêtres, en qui il avait pleine confiance. Lorsque l’empereur rentra à Constantinople, à l’issue du Concile, il alla rendre visite au saint hiérarque qui lui annonça qu’il avait eu la révélation qu’Alexandre (cf. 30 août) et Paul (cf. 6 nov.) assureraient après lui la direction de l’Eglise.
Saint Métrophane s’endormit quelques jours plus tard, après avoir reçu l’hommage des Pères conciliaires, à l’âge de cent dix-sept ans(2), et ses funérailles furent célébrées, dit-on, par saint Jacques, évêque de Nisibe (cf. 13 janv.). Ses précieuses reliques, déposées dans une église qu’il avait érigée au quartier de l’Heptascalon, furent brûlées au temps de la persécution de Constantin Copronyme.
1. Cf. les notices des 11 et 21 mai.
2.D’après les anciens historiens ecclésiastiques, saint Métrophane aurait siégé seulement de 306 à 315, et saint Alexandre de 314 à 336.
Troparion t.4
La justice de tes œuvres a fait de toi * pour ton troupeau une règle de foi, * un modèle de douceur, * un maître de tempérance ; * c’est pourquoi tu as obtenu par ton humilité l’exaltation * et par ta pauvreté la richesse. *Métrophane, pontife sacré, prie le Christ notre Dieu * de sauver nos âmes.
Kondakion t.2
Clairement tu enseignas la foi du Christ et, la gardant, * tu as multiplié ton fidèle troupeau ; * c’est pourquoi, Métrophane, tu exultes avec les Anges désormais * et sans cesse pries le Christ en faveur de nous tous.
Kondakion t.4
Métrophane, pontife du Christ * et pour l’Eglise flambeau lumineux * qui, au milieu des Pères théophores, prêcha * le Verbe au Père consubstantiel, * qui orna en premier lieu le trône de la reine des cités * et reçut de Dieu la grâce de prophétie, * chantons-le à l’unisson de nos voix.
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