Michel de Klops
Le jour de la fête de la Nativité du saint précurseur Jean Baptiste (cf. 24 juin) en 1412, les moines du monastère de la Sainte-Trinité à Klops (Klopski Monastyr), près de Novgorod, découvrirent dans l’église un moine inconnu qui lisait le livre des Epîtres à la lumière d’un cierge. Après l’office, ils le trouvèrent enfermé dans une cellule en train d’écrire. Comme il ne répondait pas à leurs injonctions, ils enfoncèrent la porte, et quand ils se retrouvèrent devant lui, l’inconnu se contentait de répéter les questions qu’ils lui posaient.
L’higoumène, un homme doué de discernement spirituel, comprit alors que l’inconnu simulait la folie pour cacher sa vertu. Il lui fit donner une cellule, dans laquelle il demeura toute sa vie dans une grande austérité et avec une obéissance absolue, sans jamais révéler ni son nom ni son origine. Il allait souvent dormir dans les champs ou sur un tas de fumier. Le dimanche, il mangeait un peu de pain et buvait un peu d’eau, et il passait le reste de la semaine dans le jeûne complet.
En 1419, le prince Constantin Dimietrievich, frère du grand-prince de Moscou, Basile 1er, se rendit au monastère pour une fête. Pendant le repas, le moine inconnu avait été désigné pour lire la vie des Saints. Aussitôt qu’il entendit la voix, le prince reconnut en lui Michel, le fils de son cousin Maxime, qui avait disparu quelques années plus tôt sans laisser de trace, et révéla son identité à l’higoumène. Quelque temps plus tard, le prince Constantin fut chassé par le grand-prince et se rendit désemparé au monastère pour prendre conseil de son parent. Michel lui recommanda de faire construire une église en pierre au centre du couvent, sans rien ajouter d’autre. Le prince s’exécuta, et le jour même de la dédicace de l’église, le grand-prince le fit rappeler à la cour et lui rendit sa faveur. Par la suite, Constantin se fit moine.
Un jour, saint Michel rencontra un jeune garçon dans les rues de Novgorod. Il l’arrêta et lui prédit qu’il deviendrait plus tard archevêque, sous le nom de Jonas (cf. 5 nov.). Il prédit aussi la mort du prince Shemyka et de l’archevêque Euthyme, et annonça bien longtemps à l’avance la perte de l’indépendance de Novgorod. Il s’endormit en paix en 1456.
Troparion t.8
Toi qui librement, à cause du Christ, as choisi ce qui sur terre passe pour folie, * tu as renoncé aux charmes de ce monde et tu as dissipé * les charnelles illusions par le jeûne, la soif, le coucher à même le sol ; * ni le gel ni l’ardeur du soleil, ni la neige ni la pluie * ni les autres intempéries ne t’ont jamais fait plier, * mais tu as purifié ton âme par les vertus, comme l’or dans le creuset ; * désormais, vénérable Père théophore Michel, * dans le ciel tu te tiens devant le trône de la sainte Trinité ; * grâce au crédit que tu possèdes auprès de lui, * prie le Christ notre Dieu pour le salut de nos âmes.
Kondakion t.8
Par la force de l’Esprit Saint, tu es devenu * semblable aux anciens prophètes, ces oracles divins, * toi qui révélas les plus profonds secrets * en ce qui arriverait en son temps par divine volonté ; * ayant accompli beaucoup d’autres miracles dans le Christ * et comblé le peuple d’émerveillement, * tu lui as donné lieu de jubiler en s’écriant : * Gloire à notre Dieu par qui les Saints sont glorifiés.
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