Antipas de Pergame

Le Saint et glorieux martyr Antipas était contemporain des Apôtres et avait été placé par eux à la tête de l’Eglise de Pergame. Il est mentionné dans le livre de l’Apocalypse: « Antipas, mon témoin fidèle, qui fut mis à mort chez vous, là où demeure Satan » (Ap. 2,13), c’est-à-dire dans la ville de Pergame. Les habitants de cette cité vivaient dans les ténèbres de l’idolâtrie et dans l’impureté extrême; ils étaient esclaves de leurs passions, blasphémateurs, agressifs et se livraient à l’inceste; bref des serviteurs de Satan.

Parmi eux vivait Antipas, « telle une lumière au milieu des ténèbres, une rose au milieu des épines, une pièce d’or dans la boue ». On considérait comme bon et juste quiconque se saisissait de chrétiens et les tuait. Toute la foi idolâtre consistait à se livrer à la divination, à interpréter les rêves, à servir les démons et à pratiquer une débauche extrême.

Effrayés par Antipas comme s’il était le feu, les démons apparaissaient aux prêtres idolâtres dans leurs rêves et leur avouaient qu’ils avaient peur d’Antipas et qu’ils allaient devoir, à cause de lui, s’enfuir de cette ville. Les prêtres idolâtres soulevèrent alors une foule énorme contre Antipas et se mirent à le tourmenter, faisant pression sur lui afin qu’il renie le Christ et vénère les idoles.

Antipas leur dit alors: « Lorsque vos prétendus dieux et maîtres de l’univers affirment qu’ils me craignent, moi, simple mortel, et qu’ils doivent, pour cette raison, s’enfuir de cette cité, comment ne voyez-vous pas dans ce fait combien toute votre croyance est vaine ? ». Et le Saint leur parla, en outre, de la foi chrétienne, comme de la seule foi véritable et salvatrice. En entendant ces paroles, le gouverneur et les païens présents, éclatèrent de fureur, devinrent hystériques comme des bêtes fauves, et jetèrent le Saint dans un bœuf d’airain rougi au feu. Au cœur de cette fournaise, saint Antipas glorifia Dieu en Lui rendant grâce, tel Jonas dans la baleine et les Trois Enfants dans le four brûlant.

Antipas pria pour ses ouailles et pour le monde entier, jusqu’au moment où son âme se détacha de son corps épuisé et s’envola rejoindre les anges du Royaume du Christ. Il mourut sous la torture et fut couronné d’une gloire ineffaçable en l’an 92.

Son corps fut enseveli dans l’église de Pergame, et un baume aux propriétés thérapeutiques se dégagea de son tombeau pendant de longues années, pour la consolation des chrétiens de la cité et des nombreux pèlerins qui, de toutes parts, venaient le vénérer.

Troparion t.4

Des Apôtres ayant partagé le genre de vie * et sur leur trône devenu leur successeur, * tu as trouvé dans la pratique des vertus * la voie qui mène à la divine contemplation ; * c’est pourquoi, dispensant fidèlement la parole de vérité, * tu luttas jusqu’au sang pour la défense de la foi ; * saint Antipas, pontife et martyr, * intercède auprès du Christ notre Dieu * pour qu’il sauve nos âmes.

Troparion t.4

Tu fis disparaître l’erreur des faux-dieux * et du diable vainquis la puissance, Antipas ; * face aux ennemis du Seigneur * tu prêchas avec audace le Christ ; * c’est pourquoi dans le chœur des Anges là-haut * rendant gloire au Maître de tous, * pour nous aussi tu intercèdes qui t’honorons * et tu nous fais tous participer à tes dons de guérisseur ; * pontife martyr Antipas, * prie le Christ notre Dieu * pour le salut de nos âmes.

Kondakion t.4

Toi le compagnon des Apôtres, Bienheureux, * toi le joyau des pontifes, le martyr glorifié, * tu as brillé comme un soleil * illuminant le monde entier, * car tu dissipas la sombre nuit privée de Dieu ; * c’est pourquoi nous te vénérons, pontife Antipas, * comme véritable hiéromartyr et fameux guérisseur.