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17 decembre
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Daniel le Prophète

Aussi cette journée:
Daniel le Prophète et Ananias, Azarias et Misaël


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Daniel le Prophète et Ananias, Azarias et Misaël (1)

 

 

Quand, en 597 avant notre Seigneur, le roi de Babylone Nabuchodonosor s’empara de Jérusalem, il emmena dans son lointain royaume Joiakim, le roi de Juda, avec une partie des notables de la ville et les objets sacrés du Temple de Dieu. Daniel, alors âgé seulement de huit ans, fut pris avec ses trois Compagnons, tous de race royale et de belle apparence, pour être instruits par le chef des ennuques royaux dans la science des Chaldéens, afin d’entrer au service du souverain. On leur imposa des noms nouveaux.

Daniel fut appelé Baltassar; Ananias, Sirac; Misaël, Misac; et Azarias, Abdénago. Vivant au milieu des païens, Daniel gardait pourtant avec rigueur les prescriptions de la Loi. Il refusait de goûter aux mets de la table royale qu’on lui offrait et, fortifiés par le jeûne et la prière, lui et ses Compagnons paraissaient plus vigoureux et de meilleure mine que tous les autres enfants de la cour, alors qu’ils ne prenaient que de l’eau et des légumes. Dieu leur donna aussi sagesse et science dans une telle mesure qu’ils dépassaient tous les sages du royaume. Quant à Daniel, il reçut de surcroît le don de discerner les songes et les visions.

Trois ans plus tard, le roi Nabochodonosor eut un songe qui troubla fort son esprit. Comme ses sages et ses devins se trouvaient incapables de l’interpréter, il donna l’ordre de tous les passer au fil de l’épée, y compris les jeunes sages Israélites. Mais, en réponse à la prière instante de ses serviteurs, Dieu révéla à Daniel le songe du roi et son interprétation.

La statue brillante que Nabuchodonosor avait vue se dresser devant lui était une allégorie de la suite des temps à venir. Sa tête d’or représentait le royaume des Chaldéens; les mains et la poitrine en argent figuraient le royaume des Mèdes et des Perses qui devait lui succéder; le ventre et les cuisses de bronze, le royaume hellénique d’Alexandre le Grand; ses jambes de fer, l’Empire des Romains. La pierre qu’il avait vue se détacher de la montagne sans qu’une main l’eût touchée, et qui réduisit en poussière cette grande statue des empires païens, était la figure de notre Seigneur Jésus Christ, incarné à la fin des temps, pour fonder un royaume spirituel et éternel, que rien ne viendra plus détruire: la sainte Eglise.

Rendant gloire au Dieu de Daniel, le roi conféra au jeune garçon un rang élevé: il le fit gouverneur de toute la Babylonie et supérieur de tous les sages du royaume. Mais Daniel obtint du souverain de demeurer à sa cour, et il fit assigner ses trois jeunes compagnons aux affaires de la province de Babylonie. Son prestige grandit encore auprès du prince et du peuple, lorsqu’il confondit habilement les deux vieillards lubriques qui avaient injustement accusé de fornication la belle Suzanne, car elle s’était refusée à leurs avances (cf. Dan. 13).

La dix-huitième année de son règne, Nabuchodonosor fit dresser une statue d’or à son effigie et manda à tous les satrapes, gouverneurs, conseillers et magistrats de son royaume de l’adorer en se prosternant à terre quand retentiraient les instruments de musique. Malgré les menaces du redoutable tyran, les trois Jeunes Gens ne se soumirent pas à cet ordre impie et restèrent fidèles à l’adoration du seul et unique vrai Dieu. Certains magistrats chaldéens, jaloux de leur haute dignité, profitèrent de l’occasion pour les dénoncer auprès de Nabuchodonosor.

Frémissant de colère à cette nouvelle, le roi fit chauffer la fournaise sept fois plus que de coutume et ordonna d’y jeter les trois Jeunes Gens. Parlant au nom de tout le peuple hébreu, Ananias, Azarias et Misaël adressèrent à Dieu une prière peine d’humilité, en confessant les fautes de leurs pères et en reconnaissant qu’il était juste et équitable qu’ils eussent ainsi à souffrir l’exil, les mauvais traitements de ce roi impie et finalement le supplice du feu. Or, comme les serviteurs qui s’employaient à attiser le brasier étaient brûlés par la chaleur insupportable qui s’en dégageait, un Ange de Dieu descendit dans la fournaise et repoussa la flamme au-dehors, enrobant les saints enfants d’une fraîcheur de brise et de rosée. Dansant alors de joie dans le feu autour de l’Ange, ils changèrent leur supplication en hymne d’action de grâces.

Après avoir d’abord invoqué le Nom trois fois Saint du Seigneur, ils invitèrent tous les ordres de la création à se joindre à eux pour « chanter et exalter le Seigneur dans tous les siècles »: les Anges, les cieux, les éléments, les saisons, la terre, la mer et les montagnes, les animaux et les fils des hommes, jusqu’aux âmes des justes décédés. Et, après avoir fait le tour de tous les êtres, ils se nommèrent eux-mêmes, comme les plus petits et les plus humbles, en s’écriant: « Louons, bénissons et adorons le Seigneur, chantons-Le et exaltons-Le dans tous les siècles, car Il nous a délivrés de l’Enfer. Il nous a sauvés des mains de la mort, Il nous a arrachés à la fournaise de flamme ardente » (Dan. 3)(2). Ils n’oubliaient rien de ce qui est créé et rassemblaient toutes choses dans leur danse autour du Verbe de Dieu, mystérieusement figuré sous forme humaine par l’Ange descendu dans le feu pour les sauver.

Nabuchodonosor lui-même le vit en se penchant et le reconnut, préfigurant ainsi la conversion des païens: « Voici que je vois, dit-il, quatre hommes déliés se promener au milieu du feu. Ils n’ont pas le moindre mal, et l’aspect du quatrième est semblable à un fils de Dieu » (Dan. 3, 25). Il les fit sortir et constata, avec tous ses gens de cour, que le feu n’avait eu aucun pouvoir sur eux et n’avait pas même laissé la moindre odeur. Le roi glorifia alors le Seigneur, rétablit les trois Jeunes Gens dans leurs dignités et ordonna de mettre à mort quiconque oserait désormais blasphémer contre le Dieu d’Israël.

La même année, Nabuchodonosor eut un songe effrayant, que seul Daniel put interpréter par l’inspitation du Saint-Esprit, et qui trouva sa réalisation seulement douze mois plus tard. Comme le souverain s’était élevé d’orgueil devant la splendeur de sa puissance, Dieu le châtia aussitôt et l’abattit comme l’arbre qu’il avait vu en songe. Il devint fou, fut privé de la royauté et chassé de la compagnie des hommes, pour errer en plein air parmi les bêtes des champs, jusqu’à ce qu’il se fût humilié, qu’il eût confessé sa faute et qu’il eût prié le Seigneur. Il fut alors rétabli dans sa royauté pour sept années.

Après la mort de Nabuchodonosor (561 av. J.C.) et les désordres qui la suivirent, la royauté passa finalement à Balthazar (548-539). Donnant un jour un grand festin, celui-ci fit boire ses invités dans des vases sacrés dérobés dans le temple de Jérusalem. Comme on offrait d’ignobles libations aux faux dieux, un doigt de main d’homme apparut soudain, et écrivit sur le mur une inscription énigmatique qui laissa le roi et des convives dans l’effroi. Daniel fut, de nouveau, le seul à pouvoir la déchiffrer et à révéler ainsi à Balthazar la fin toute proche de son règne. La nuit même, le roi chaldéen fut assassiné, et Darius le Mède prit le pouvoir.

Le captif Daniel, plus sage et plus illustre que tous les puissants des Mèdes et des Perses, fut établi par le nouveau souverain comme chef de tous les satrapes de l’Empire(3). Or tant d’honneurs attirèrent la jalousie des grands qui essayaient de trouver contre lui un grief. Connaissant sa piété, ils poussèrent le roi à émettre un édit interdisant d’adresser une prière à quiconque, dieu ou homme, si ce n’est au roi, pendant une période de trente jours, sous peine de mort. Inébranlable dans son amour de Dieu et sa fidélité à la Loi, Daniel n’en cessa pas moins de s’acquitter de sa prière, en se tournant trois fois par jour vers Jérusalem, sans même chercher à se dissimuler.

Tout en admirant sa piété, Darius, la mort dans l’âme, fut contraint de faire appliquer ses propres ordres quand on lui dénonça la désobéissance de son ministre, et il le fit jeter dans la fosse aux lions. Mais, là encore, Dieu envoya Son Ange qui arrêta l’élan des fauves; et, quand au petit matin, le roi angoissé et tourmenté par le remord fit soulever la dalle de pierre qui recouvrait la fosse, il eut la surprise de voir Daniel assis au milieu des bêtes féroces qui gambadaient joyeusement autour de lui en secouant la queue et venaient se faire caresser la crinière, comme si elles voulaient se soumettre à un nouvel Adam. Darius fit sortir le prophète, le rétablit dans sa charge et fit dévorer à sa place ses calomniateurs.

Pendant son séjour à Babylone, Daniel ne craignit pas de dénoncer au roi la tromperie des idoles et de confondre habilement l’imposture des prêtres de Bel, qui se rendaient de nuit par un souterrain auprès de la statue pour manger les offrandes qu’on y avait déposées et faire ainsi croire que l’idole était vivante. Daniel mit également à mort un dragon, que les habitants de Babylone vénéraient comme un dieu, sans se servir d’aucune arme, pour manifester combien ridicule était leur culte d’un animal sans raison. Mais les Chaldéens, pris de rage, exigèrent du roi qu’il châtiât son protégé. Jeté pour la seconde fois dans la fosse aux lions, Daniel en fut préservé et reçut la visite du prophète Habacuc, transporté miraculeusement de Judée, en un clin d’œil, par un ange, pour offrir à Daniel un repas et lui manifester avec éclat la faveur que Dieu avait pour lui (voir au 2 décembre).

Interprète des songes et des visions, Daniel reçut aussi de Dieu des révélations sur les derniers temps. La première année du règne de Balthazar, il vit apparaître quatre énormes bêtes, figurant les grands royaumes païens qui dévorèrent l’humanité. La première, semblable à une lionne, représentait l’Empire de Babylone; la seconde, semblable à un ours, l’Empire des Perses qui dura environ 230 ans; derrière elle venait un léopard, symbole de l’Empire grec d’Alexandre le Grand (336-323 av. J.C.), supplanté bientôt par la quatrième bête, munie de dix cornes: l’Empire romain.

Confirmé plus tard par l’Apocalypse de Saint Jean, le Livre du prophète Daniel prédit qu’à la fin des temps, quand l’iniquité aura atteint son comble sur la terre et que, des dix royaumes symboliques issus de l’Empire romain (ou plutôt de la civilisation romaine), révolutions, guerres et dissensions, auront fait régner la confusion sur l’humanité; alors s’élèvera l’Antéchrist, l’homme qui récapitulera en lui toute la malice de Satan et qui, par ses paroles de mensonge et ses faux prodiges, se fera adorer comme Dieu.

Transporté en vision à cette époque de la consommation, Daniel vit s’avancer le trône de Dieu, semblable à une flamme de feu, et Dieu le Père, sous l’aspect de l’Ancien des Jours, tout revêtu de blanc et étincelant de lumière, s’y assit pour examiner le livre de la conscience de chacun et pour passer le monde en Jugement. Après avoir mené l’ultime combat contre l’Antéchrist et l’avoir précipité dans le feu qui ne s’éteint pas, le Fils de l’homme, le Seigneur Jésus Christ, fut conduit devant le trône du Père, porté par des Anges, pour recevoir de Dieu, principauté, puissance, gloire et royauté éternelle sur tous les peuples, tribus et langues, dans les cieux, sur la terre et sous la terre, afin que soit manifesté à l’univers entier qu’Il est le Seigneur, le Fils de Dieu, le Premier-né de Dieu avant toute créature, et qu’Il a restauré notre nature humaine corrompue, en devenant le premier-né d’entre les morts et en révélant en Son Corps les prémices de notre résurrection et de notre gloire éternelle.

Dans d’autres visions, Dieu précisa à Daniel d’autres détails sur les temps à venir: en particulier à propos du règne tyrannique d’Antiochus Epiphane (175-164), lui-même figure prophétique de l’Antéchrist, qui fera cesser les sacrifices et le culte du Seigneur et placera l’abomination de la désolation dans le temple même de Dieu (cf. Dan. 9, 27). Instruit par l’Archange Gabriel (cf. 8 nov.), Daniel prédit que le peuple devait regagner Jérusalem après 7 semaines d’années, c’est-à-dire après 49 ans(4). Il annonça aussi qu’Esdras, Josué et Zorobabel ramèneront le peuple de l’exil et restaureront le culte de Dieu à Jérusalem (Esdras 3, 8), en signe de la restauration définitive de toute l’humanité par le vrai Messie, le Christ, 62 semaines plus tard, soit 434 ans.

La troisième année de Cyrus, Daniel, l’homme des prédilections divines(5), fut jugé digne de la vision du Verbe Lui-même, sous l’apparence d’un homme « vêtu de lin, les reins ceints d’or pur, son corps avait l’apparence de la chrysolite, son visage, l’aspect de l’éclair, ses yeux comme des lampes de feu, ses bras et ses jambes comme l’éclat du bronze poli, le son de ses paroles comme la rumeur d’une multitude » (Dan. 10, 6). Frappé de stupeur, le prophète tomba la face contre terre, et il aurait rendu l’âme si l’Ange du Seigneur(6) ne l’avait pas alors réconforté et fortifié, avant de lui préciser ce qui devait arriver dans la suite des temps: les guerres entre les successeurs d’Alexandre et la persécution d’Antiochus Epiphane, figures de l’ultime épreuve des justes inscrits au Livre de la vie lors de l’apparition de l’Antéchrist.

Plus clairement qu’à tous les autres prophètes, Dieu révéla à Daniel qu’en ce dernier Jour, « ceux qui dorment au pays de la poussière s’éveilleront: les uns pour la vie éternelle, les autres pour l’opprobre et la honte éternelles » (Dan. 12, 2), et que les justes brilleront alors dans leur corps comme le soleil paraît dans Sa gloire. Comme le prophète voulait en apprendre davantage quant à la date où tout cela doit arriver, le Seigneur répondit: « Va, Daniel, car clos et scellés sont ces discours jusqu’à la fin des temps, jusqu’à ce qu’un grand nombre soit choisi, blanchi et purifié par le feu (…) Et toi, va, prends ton repos et tu ressusciteras pour obtenir ton héritage à la fin des jours » (Dan. 12, 9-13).

Effectivement, le saint prophète mourut dans la paix, à l’âge de 80 ans, deux ans après le retour de son peuple dans la terre de ses Pères (donc environ vers 534-530).

Les trois Jeunes Gens s’endormirent aussi paisiblement et, selon la tradition, ils furent avec Daniel au nombre des justes qui ressuscitèrent lors de la crucifixion du Christ (cf. Mat. 27, 52-53) (7).

 

 

1. Commémorés une semaine avant la Nativité, le saint prophète Daniel et ses Compagnons, sont également célébrés dans l’office du Dimanche des Ancètres (11-17 décembre) et dans celui du Dimanche de la Généalogie (17-24 décembre). L’un, par ses paroles, et les autres, par leur séjour miraculeux dans la fournaise, ont prophétisé la venue du Christ parmi les hommes mis en rapport avec le mystère de l’Incarnation.
2. Ces deux hymnes constituent les 7è et 8è odes du canon des Matines, et ont inspiré une grande partie de l’hymnographie byzantine.
3. Les satrapes étaient des gouverneurs de provinces.
4. Cette vision eut lieu dans la 21è année de l’exil à Babylone : 21+49= 70 ans de la déportation.
5. Le texte emploie l’expression homme de désirs, qui a donné aux saints Pères l’occasion de faire de Daniel le type de l’homme épris d’amour ardent pour Dieu, transformant tous les appétits de sa nature en un unique élan spirituel.
6. Dans le Livre de Daniel, l’expression Ange du Seigneur désigne la Personne même du Verbe, préparant Son Incarnation sous une forme encore partiellement voilée.
7. Selon d’autres sources, confirmées par la tradition iconographique (ex. Ménologe de Basile II, cod. Vat. Grec 1613, fol. 251), ils seraient morts décapités.

 

 

 

Troparion t.2

 

Combien sont sublimes les entreprises de la foi ! * Les trois Jeunes Gens exultaient dans la fournaise comme dans les eaux du repos; * et le prophète Daniel dans la fosse avec les lions * semblait le pâtre du troupeau. * Par leurs prières sauve nos âmes, ô Christ notre Dieu.

 

 

Kondakion t.6

 

Jeunes Gens trois fois heureux, vous n'avez pas vénéré * l'image faite de main d'homme, * mais fortifiés par l'ineffable présence de Dieu, * dans la fournaise de feu vous l'avez glorifié; * au milieu de la flamme irrésistible vous tenant, * vous avez invoqué le vrai Dieu: * Hâte-toi de venir à notre aide, Seigneur, * en ta miséricorde et ton amour, car tout ce que tu veux, tu le fais.

 

 

 

 
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