Heer Jezus Christus, Zoon van God, ontferm U over mij, zondaar.
Kerk Pervijze
schild Broederschap Vladyko Joan schild
Kerk Yanama
Webwinkel   Sitemap | Vous êtes ici > Orthodoxalia > Saints du jour > 15 decembre
15 decembre
Vladyko Joan
Paul le Nouveau du Mont Latros

Aussi cette journée:
Eleuthère d’Illyrie et sa mère


boxen

Paul le Nouveau du Mont Latros

 

 

Notre illustre Père Paul, le nouvel Apôtre, naquit à Elaéa, près de Pergame, vers la fin du IXè siècle. A la suite de la mort de son père dans un combat naval contre les Arabes, sa mère Eudocie alla s’établir dans un village de Thrace, Marykatou, patrie de saint Joannice le Grand (cf. 4 nov.), dont elle était une lointaine parente. Le frère de Paul, Basile, marié contre son gré, s’enfuit bientôt et devint moine, d’abord à la laure de Saint-Elie, au Mont Olympe de Bithynie, puis sur le Mont Mycale (Brachianos).

Soucieux du sort de son jeune frère Paul, qui, seul au monde et réduit à la plus grande misère depuis la mort de sa mère, gardait les porcs du village, Basile l’envoya chercher par deux moines, pour qu’il connaisse lui aussi les joies de la vie angélique. Il le confia à la direction spirituelle de Pierre, l’higoumène du monastère de Karya dans la région du Mont Latros(*) pour être initié à la vie ascétique, puis retourna vivre à l’Olympe, où il devint plus tard higoumène de Saint-Elie.

Rempli de zèle et de divine ferveur, Paul s’efforçait chaque jour de renoncer complètement à toute volonté propre et d’imiter scrupuleusement la conduite de son père en Dieu: allant même jusqu’à porter ses vêtements usagés. Constatant de telles dispositions chez son jeune disciple et lui prévoyant une brillante carrière, Pierre montrait à son égard une exigence rigoureuse dans l’ascèse, pour lui apprendre à soumettre la chair à l’esprit. Il insistait en particulier sur la lutte contre le sommeil. Et pendant ses longues veilles nocturnes, Paul arpentait la cour du monastère, en portant sur les épaules deux lourdes pierres pour rester éveillé.

Un jour qu’il s’était assoupi pendant l’office, Pierre lui donna un si violent soufflet au visage, qu’il le délivra pour toujours de la tyrannie du sommeil. Afin de l’exercer au service des frères, on lui avait confié la charge de cuisiner, et il s’en acquittait avec une telle rigueur que chaque fois qu’il allumait le fourneau, ses yeux se remplissaient de larmes, à la pensée du feu éternel auquel il serait condamné, lui le pécheur.

Il travaillait tout le jour, et la nuit, quand les frères allaient dormir, il se rendait dans la forêt pour y prier sur un arbre. L’amour du Christ dévorait son cœur comme un feu immatériel qui débordait même parfois sur son corps, de sorte qu’il paraissait alors tout transfiguré: son corps prenait un aspect igné et ses doigts étaient semblables à dix torches flamboyantes.

Malgré de si rapides progrès, Pierre ne l’avait pas autorisé à partir pour la solitude, à cause des dangers des démons. Paul resta donc patiemment dans la soumission. Mais à la mort de son Ancien, il partit avec Dimitris, un de ses amis spirituels, pour la région désertique du sud du Latros, où demeuraient alors de nombreux ascètes, venus du Sinaï et de Raïthou pour échapper aux Sarrasins.

La grotte où ils étaient installés était dépourvue de toute consolation humaine et leur vie si austère que Dimitris ne tarda pas à la quitter, pour s’installer près de la laure de Kellibara d’où il venait régulièrement l’approvisionner. Le vaillant combattant du Christ, Paul, put alors se lancer seul, avec toute son énergie, dans la lutte contre la chair, par la veille, le jeûne, les prosternations innombrables, la prière continuelle. Plus il mettait d’ardeur au combat, plus les démons déchaînaient contre lui leurs machinations, non seulement par la pensée ou les imaginations, mais aussi par des apparitions terrifiantes, par d’insoutenables vacarmes ou encore en lui jetant des pierres.

Au bout de huit années d’épreuves, il regagna le monastère de Karya, sur l’ordre de l’higoumène. Mais il repartit bientôt pour le désert et, sur le conseil d’Athanase, supérieur du monastère du Sauveur, il alla au sommet d’un piton rocheux de 740 mètres de hauteur, semblable à une colonne naturelle, dans une petite grotte accessible seulement par une échelle, où avait précédemment vécu un autre saint ascète.

Perché entre le ciel et la terre, privé de tout, de nourriture comme de boisson, le saint ne se souciait que d’élever constamment son cœur plus haut encore que le ciel. Un berger qui l’avait découvert par hasard, lui amenait de temps à autre un peu de nourriture; mais, obligé de partir pour Milet, il laissa un jour Paul seul et ignoré, si bien qu’il faillit mourir de faim. Mais ni les épreuves corporelles, ni les assauts répétés des démons ne pouvaient le faire reculer ou le décider à descendre de son nid d’aigle, où un prêtre venait parfois célébrer la sainte Liturgie, pour que l’ascète puisse communier aux saints Mystères.

Ayant acquis pour prix de ses valeureux combats une grande faveur auprès de Dieu, Paul devint illustre dans la région pour ses vertus, pour ses visions célestes et ses miracles; et un nombre croissant de disciples venait s’installer au pied du rocher dans le but de suivre son exemple, chacun dans la mesure de ses possibilités et de sa foi. Ils étaient divisés en deux groupes: les uns menaient la vie communautaire et se rassemblaient régulièrement pour célébrer les offices liturgiques dans l’église qui avait été dédiée à l’Archange Michel (cf. 8 nov.), les autres étaient ermites. Mais les premiers comme les seconds demeuraient dans le même dépouillement, le même renoncement au monde et à leur volonté propre. Tous étaient soumis avec affection à l’homme de Dieu, Paul, qui veillait à leurs besoins matériels et spirituels, pour les laisser persévérer sans soucis dans l’œuvre de Dieu.

Toutefois, la communauté grandissante et l’affluence des visiteurs ayant fait perdre à ce lieu retiré sa quiétude et son silence, douze ans après son installation, saint Paul descendit de sa colonne et partit seul pour des hauteurs plus isolées. De temps à autre, il revenait à la laure de la Colonne (le Stylos) pour instruire les frères dans la science des vertus. De nouveau seul avec Dieu, dépouillé de toute volonté égoïste, maître des plus secrets mouvements de la chair et ne plaçant tout son espoir qu’en Dieu, Paul avait comme compagnon et serviteur son Ange gardien, qui lui apparaissait visiblement et pourvoyait à tous ses besoins matériels.

Afin d’échapper aux visiteurs qui le pourchassaient encore, il s’embarqua pour l’île de Samos et s’installa sur une haute montagne, dans la grotte où autrefois avait séjourné le célèbre philosophe Pythagore. Il acquit derechef des disciples qu’il installa dans la laure de Kerketea, avant de repartir pour le Latros, sur les instances des moines du « Stylos ».

Sa réputation s’était étendue jusqu’en Crète, en Bulgarie, et en Italie. L’empereur Constantin VII Porphyrogénète (913-959) entretenait avec lui une correspondance. Comme il avait entrepris une campagne en Crète contre les Arabes (949), malgré les prédictions défavorables de Paul, il subit une cuisante défaite. Plein de grâce divine, de douceur et de joie, le saint guérissait par sa seule présence les maladies du corps et de l’âme, chassait les démons, et consolait les affligés par l’assurance de la vie éternelle que le Christ nous a rendue accessible dès ici-bas.

Ayant reçu de Dieu la révélation de sa fin prochaine, Paul rédigea pour ses disciples un testament contenant les règles à suivre pour mener la vie monastique, et pour que l’exemple de sa vie demeure le phare qui indique à ses disciples des générations suivantes le chemin à suivre. Il organisa sa succession et s’endormit en paix le 15 décembre 955, après avoir promis à ses fils l’assistance perpétuelle de sa prière. Au moment de son décès, certains de ses disciples qui se trouvaient alors éloignés, purent voir en esprit des anges élever son âme vers le trône de Dieu. D’autres signes et miracles nombreux suivirent sa mort, comme preuve de l’efficacité de son intercession.

 

* Le Latros (ou Latmos) est un massif montagneux situé à l’ouest de l’Asie Mineure, près de l’ancienne cité de Milet, en vue des îles de Samos et Patmos. Après Saint Paul, il connut un grand épanouissement et devint un des principaux centres monastiques de Byzance, du même type que l’Olympe de Bithynie, l’Athos, le Ganos en Thrace, les Météores et les groupements monastiques de Sicile et de Calabre. On y rencontrait toutes les formes de vie monastique : 16 monastères cénobitiques (XIIIè s.) et de nombreux ermites retirés dans des grottes naturelles. De nombreux laïcs y accouraient pour visiter les Pères spirituels. Il connut son apogée au XIè siècle, une période de déclin au début du XIIè, un regain de vie pendant l’Empire de Nicée (1204-1260) et un déclin définitif, quand cette partie de l’Asie Mineure tomba aux mains des Turcs sous Michel Paléologue (1259-1284). Outre saint Paul, les saints du Latros vénérés par l’Eglise sont : S. Arsène (13 déc.), S. Abraham (26 mars), S. Nicéphore de Milet (mémoire associée à S. Abraham précité au 26 mars), et surtout S. Christodule (16 mars).

 

 

 

Troparion t.4

 

Compagnon des moines saints * et des Anges incorporels, * nous te chantons, illustre Paul, * et te prions d’intercéder * pour que nous trouvions miséricorde auprès de Dieu.

 

 

Kondakion t.8

 

Dès la jeunesse tu as ardemment désiré, * sage Père, les biens qui surpassent tout esprit, * tu as renoncé aux mondaines vanités * et par amour de la céleste patrie * tu es devenu la demeure de la Trinité, * au point d’illuminer les fidèles s’approchant de toi ; * c’est pourquoi nous te chantons : bienheureux Paul, réjouis-toi.

 

 

 

 
© copyright 2003 - Broederschap Aartsbisschop Joan - alle rechten voorbehouden