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11 decembre
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Daniel le Stylite


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Daniel le Stylite

 

 

Astre illuminant le monde de l’éclat de ses vertus et vivante échelle qui, à son exemple, nous invite à monter de la terre vers le ciel, notre saint Père Daniel était originaire du petit village de Mératha, près de Samosate en Syrie. Sa mère, restée longtemps stérile, l’obtint par ses prières, à la suite d’une vision lumineuse, signe de la gloire réservée à son enfant.

Parvenu à l’âge de cinq ans, il fut conduit par ses parents dans le monastère voisin pour être consacré à Dieu comme le prophète Samuel (cf. I Samuel 1, 19 ss). Il reçut alors le nom de Daniel, après avoir, sur l’ordre du supérieur, tiré au hasard le livre du prophète Daniel qui se trouvait placé devant l’autel; mais il ne fut pas accepté dans le monastère, à cause de son trop jeune âge.

Quand il eut atteint ses douze ans, il entendit sa mère lui dire: « Mon enfant, je t’ai consacré à Dieu ». Sans plus attendre, il se rendit de lui-même dans un monastère des environs et obtint par ses instantes supplications, d’être reçu parmi les frères, malgré les réticences de l’higoumène. Il fit de tels progrès dans la voie de Dieu et montra une telle ardeur aux combats de la vertu, qu’au bout de peu de temps, le supérieur le tonsura et le revêtit de l’habit angélique, en présence de ses parents au comble de la joie, puis il en fit son disciple préféré.

Appelé un jour à une réunion d’archimandrites convoquée par l’archevêque d’Antioche, son supérieur prit Daniel pour compagnon de voyage et lui donna ainsi l’occasion de réaliser son plus cher désir: vénérer les Lieux Saints et rendre visite à l’illustre saint Syméon le Stylite (cf. 1er sept.), dont l’ascèse si peu commune attirait l’admiration des uns et les critiques des autres.

Parvenus aux pieds de la colonne du Saint, le spectacle d’un combat si héroïque mené pour le Christ et le rayonnement de la charité du grand Ancien, frappa de stupeur tous ceux qui avaient mis en doute sa sainteté. Daniel fut le seul à surmonter la crainte qui paralysait tous les higoumènes qu’il accompagnait, et, au moyen d’une échelle, il monta prendre la bénédiction du Saint qui lui dit: « Courage, Daniel, prends force et patience, car tu auras à supporter pour Dieu bien des fatigues. Mais j’ai confiance dans le Seigneur que je sers, qu’Il te fortifiera et se fera ton compagnon de route ».

Quelque temps après, son higoumène ayant été rappelé vers le Seigneur, Daniel, alors âgé de 37 ans, fut désigné pour le remplacer. Après avoir éprouvé les capacités de son second, il se rendit à nouveau, pour deux semaines, auprès de saint Syméon; puis il se mit en route pour enfin visiter les Saints Lieux et s’enfoncer dans la solitude du désert de Palestine. Sur la route, un vieillard ayant l’apparence de saint Syméon, lui apparut soudain et le persuada de ne pas s’exposer inutilement au danger des rebelles Samaritains, mais de prendre le chemin de Constantinople, la ‘‘nouvelle Jérusalem’’, illustrée par la présence de tant de précieuses reliques et de si nombreux sanctuaires, et aux environs de laquelle on pouvait aisément trouver la quiétude du désert.

Parvenu aux abords de la ville impériale, dans un endroit appelé Anaple(1), Daniel se retira pendant sept jours dans une chapelle de Saint-Michel l’Archange pour y prier. Puis, à l’exemple des vaillants héros de la foi: Antoine, Paul et tant d’autres, il pénétra avec audace dans un temple païen infesté de démons qui maltraitaient beaucoup de voyageurs, revêtu de l’armure de Dieu, du bouclier de la foi et du glaive de la prière (cf. Ephésiens 6, 14-17). Indifférent aux cris sauvages qui perçaient le silence de la nuit et aux jets de grosses pierres, l’athlète du Christ persévéra dans la prière, nuits et jours, et mit en fuite les esprits impurs par le feu de la vivifiante Croix.

Enfermé dans ce temple, il ne communiquait avec les visiteurs, qui affluèrent bientôt attirés par sa réputation, que par une étroite ouverture. Pris de fureur devant une telle renommée, le démon excita la jalousie de quelques clercs de Saint-Michel, qui allèrent dénoncer le serviteur de Dieu à l’archevêque Anatole, en l’accusant d’hérésie. Après avoir une première fois repoussé les calomniateurs, le sage prélat fit enlever Daniel et amener à Byzance. Mais, grandement édifié par sa pure confession de foi et plein de reconnaissance après avoir été délivré d’une grave maladie par la prière du saint ascète, l’archevêque devint l’un de ses plus fervents admirateurs et se résolut difficilement à le laisser regagner sa retraite, accompagné par une foule en liesse.

Neuf années plus tard, âgé de 51 ans, Daniel tomba un jour en extase et vit saint Syméon le Stylite debout devant lui, au sommet d’une immense colonne de nuée, entouré de deux hommes à l’apparence lumineuse qui, sur l’ordre du vieillard, vinrent prendre Daniel pour l’amener auprès de lui. Celui-ci l’embrassa paternellement et disparut dans le ciel, en laissant son fils spirituel sur la colonne, en compagnie des deux anges. Cette vision fut bientôt confirmée par l’arrivée d’un des disciples du grand Stylite, le moine Serge, qui venait annoncer le trépas de saint Syméon à l’empereur Léon Ier (457-474) et lui remettre la cuculle de peau du Saint(2). Mais l’entrevue avec le souverain tardant, il remit finalement la précieuse relique à Daniel, devenu ainsi, comme le nouvel Elisée, héritier de la mélote d’Elie après son départ vers le ciel (cf. II Rois 2, 13).

Confirmé par ces signes et averti du moment propice par un songe, Daniel, aidé de quelques pieux amis, décida de sortir du temple pour suivre la voie de saint Syméon et monter sur une colonne, haute de la taille de deux hommes, qu’une colombe blanche, envoyée par Dieu, avait désignée au Saint et à ses amis.

Le propriétaire des lieux, Génalios, un familier de l’empereur, irrité de cette intrusion, voulut chasser Daniel. Mais à la suite d’un orage soudain qui détruisit ses vignes, et devant le spectacle de l’endurance du stylite, il changea d’avis et, dans son enthousiasme pour l’héroïque combattant du Christ, il fit même construire à côté une nouvelle colonne, plus haute, aux pieds de laquelle Serge s’installa afin d’assurer la direction des disciples en nombre sans cesse croissant.

Exposé devant les hommes et les anges, comme le Christ sur la Croix, Daniel restait immobile, ne vivant que pour le ciel, et en retour, Dieu utilisait sa colonne comme un canal déversant à profusion Sa grâce sur les fidèles. Miracles, signes, guérisons, paroles de salut et de sagesse céleste attirèrent bientôt auprès du solitaire un grand nombre de visiteurs, parmi lesquels se trouvaient les personnages les plus illustres du temps: le consul Cyrus, dont les deux filles furent guéries par le Saint, l’impératrice Eudocie à son retour d’Afrique, et l’empereur Léon lui-même, qui obtint un héritier grâce à la prière de Daniel et qui, en témoignage de gratitude, fit jeter les bases d’une troisième colonne.

Dévorés par le démon de la jalousie, des hérétiques envoyèrent alors au bienheureux une célèbre prostituée pour le dévoyer; mais celle-ci fut soudain assaillie et cruellement tourmentée par un démon. Elle en fut finalement délivrée par la prière de Daniel, à la confusion des intrigants qu’elle dénonça en public.

Devant une telle renommée, le pieux empereur pressa l’archevêque Gennade (458-471) d’ordonner prêtre l’homme de Dieu, malgré ses réticences. Mais une fois le hiérarque et sa suite sur les lieux, Daniel, devinant leur projet, ne les laissa pas monter jusqu’à lui. Gennade prononça alors la prière d’ordination à distance, demandant au Christ d’imposer d’en haut invisiblement la main sur son disciple, pendant que la foule criait: « Il est digne ! ». Daniel finit par céder et ordonna qu’on pose l’échelle pour que l’évêque monte vers lui. Après s’être embrassés, ils reçurent tous deux l’un de l’autre la sainte communion, entre le ciel et la terre.

Peu après l’installation de Daniel sur la troisième colonne, la capitale fut ravagée pendant une semaine par un terrible incendie (1er sept. 465), qui avait été prédit par le Saint, mais l’empereur et sa cour n’en avaient pas tenu compte. On vint alors en foule, le souverain lui-même et son épouse en tête, pour lui demander pardon et le supplier d’intercéder pour le peuple de Dieu en détresse.

Peu après, un violent orage se déchaîna et le vent ébranla la colonne qui avait été mal ajustée, de sorte qu’elle oscillait de droite à gauche sous des trombes d’eau, en mettant à tout moment en danger la vie du solitaire, sous le regard effrayé de ses disciples. Une autre fois, en hiver, le vent emporta sa tunique de peau, et il resta toute la nuit exposé nu à la neige. Lorsque, bien tard, ses disciples vinrent à lui, ils le trouvèrent inanimé et couvert de glace. Après l’avoir ranimé avec de l’eau chaude, ils apprirent avec stupeur que pendant tout ce temps, le Saint avait été transporté en esprit dans un lieu de repos, où il s’était entretenu avec saint Syméon le Stylite. A la suite de cet incident, l’empereur exigea que l’on construisît un petit abri au-dessus de la colonne pour protéger Daniel des intempéries.

L’empereur Léon était si admiratif devant la conduite du saint stylite, qu’il se fit construire une demeure à proximité et emmenait tous ses visiteurs étrangers lui rendre visite: rois, empereurs ou ambassadeurs. C’est ainsi que Daniel joua le rôle de médiateur entre Léon et le roi des Lazes, Goubazios, pour régler leurs différends politiques. A maintes autres occasions, l’homme de Dieu mit son esprit prophétique, sa sagesse et le pouvoir de sa prière au service du bon droit et de la justice.

Lorsque Basilisque usurpa le pouvoir et chassa l’empereur Zénon (475), prenant la défense des monophysites, il voulut rejeter les décisions du saint concile de Chalcédoine et menaça le pieux archevêque Acace qui dut trouver refuge à Sainte-Sophie, entouré par les moines de la capitale. Après avoir repoussé les avances de Basilisque, qui cherchait à le mettre de son côté, saint Daniel, confirmé par un signe divin, résolut de descendre de sa colonne et de se rendre en ville, comme saint Antoine autrefois (cf. 17 janv.), pour venir au secours de l’Eglise en détresse.

Porté par une foule immense et enthousiaste, qui grandissait d’autant plus que les guérisons se multipliaient sur son passage, le Saint se rendit d’abord à la Grande Eglise (Sainte-Sophie) pour y prêcher la foi orthodoxe, puis il poursuivit sa marche triomphale jusqu’au palais de l’Hebdomon, où s’était réfugié l’usurpateur. En signe de malédiction, il secoua alors devant la porte la poussière de ses pieds, selon la parole évangélique (Mt 10, 14), imité par la foule. Basilisque, effrayé devant ce déploiement de force, fut convaincu lorsque la tour du palais s’écroula à l’arrivée du Saint, et il décida de rentrer à la capitale, où il fit profession d’orthodoxie et se réconcilia avec Acace en présence de tout le peuple.

De retour sur sa colonne, après d’autres nombreux miracles sur le chemin, Daniel prédit la mort prochaine de Basilisque et le retour au pouvoir de Zénon (476-491), lequel lui porta une haute vénération, ainsi que son successeur Anastase (491-518).

La colonne du Saint était devenue un des lieux les plus vénérés de la région de Constantinople, on y accourait de toutes parts; et, malgré les objections de Daniel, l’empereur y fit construire une vaste hôtellerie, à côté d’une église où étaient déposées les reliques de saint Syméon le Stylite, venues d’Antioche.

Tel un ange terrestre, le cœur et les yeux constamment tournés vers Dieu, le saint homme demeurait inaccessible à la vaine gloire ou à l’orgueil. Au contraire, ses innombrables miracles étaient pour lui l’occasion de progresser dans l’humilité, car il ne les attribuait jamais à sa propre vertu, mais demandait à ceux qui venaient vers lui, d’aller vénérer les reliques de saint Syméon ou se s’oindre avec l’huile des veilleuses qui brûlaient près du tombeau du Saint.

Cette humilité admirable, il la montra jusque dans la mort. En effet, après avoir prédit son prochain départ vers le ciel, Daniel tomba malade. Comme son admirateur l’empereur Anastase préparait de somptueuses funérailles, il lui fit promettre d’enterrer son corps profondément et de déposer au-dessus les reliques des saints Ananias, Azarias et Misaël (cf. 17 déc.), récemment transférées de Babylone à Constantinople, de sorte que si quelqu’un voulait vénérer sa tombe, il attribuât aux saints martyrs la satisfaction de ses demandes.

Quelques jours avant sa dormition, il assembla ses nombreux disciples, pour leur livrer son dernier enseignement et demander l’assistance de leurs prières. Puis, alors que la foule venue de la capitale grandissait sans cesse pour assister à ses derniers instants, il tomba en extase de nuit et contempla l’assemblée de tous les Saints qui, après l’avoir salué comme l’un des leurs, l’engagèrent à célébrer avec eux la divine Liturgie. Après être revenu à lui, il communia aux saints Mystères et s’endormit en paix, le lendemain, en délivrant un possédé d’un esprit impur, au moment même où il rendait son dernier soupir. Avec bien des difficultés, on réussit à descendre la dépouille du saint homme du haut de sa colonne où il se tenait recroquevillé depuis trente-trois ans et, après l’avoir présenté à la vénération du peuple, on l’ensevelit en présence de tous les plus grands personnages de la capitale. C’était le 11 décembre 493. Le Saint avait atteint l’âge de 84 ans.

 

1. Sur les hauteurs de la côte européenne du Bosphore.
2. Le coucoulion était le manteau à capuchon des anciens moines. Chez les moines orthodoxes contemporains, il est réduit à un voile qui recouvre le skouphos (couvre-chef) pendant les offices liturgiques et autres manifestations officielles de la communauté.

 

 

 

Troparion t.1

 

Colonne de patience, tu fus digne des patriarches de jadis: * comme Job dans les souffrances et comme en ses épreuves Joseph, * et comme un Ange tu vécus, malgré la chair, * vénérable Père saint Daniel, * prie le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.

 

 

Kondakion t.8

 

Comme un astre éblouissant tu t'es levé, Père bienheureux, * sur la colonne tu éclairas le monde par tes saintes actions * et tu dissipas les ténèbres de l'erreur; * fais briller dans les âmes de tes serviteurs * la lumière sans déclin de la connaissance de Dieu.

 

 

 

 

 
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