Bavon de Gand

Allovinus (‘‘Cher à tous’’), appelé communément Bavon, serait né d’une famille noble en Hesbaye (Belgique). Sa vie de garçon fut peu édifiante et ne se termina pas lorsqu’il épousa la fille du comte Adilion. Il aimait pourtant bien sa femme, qui lui donna une fille, Aggletrude, puisqu’à sa mort il fut pris d’un tardif repentir, résolut de ne pas se remarier et alla se jeter aux pieds de saint Amand (cf. 6 fév.), alors au pays de Gand.

Il lui confessa ses fautes: le Saint l’encouragea à changer radicalement de vie. Bavon rentra en Hesbaye, distribua ses biens aux pauvres et revint trouver saint Amand qui venait de fonder à Gand un monastère en l’honneur de saint Pierre. Bavon fut tonsuré, embrassa la vie religieuse et pendant un certain temps accompagna son maître dans ses courses apostoliques en Flandre, curieux surtout d’observer les usages des divers monastères.

Au bout de quelques années, Bavon revint à Gand et demanda à l’abbé Florbert une cellule pour y prier. Celui-ci réunit les moines, qui acceptèrent et commencèrent à construire l’ermitage. Pendant les travaux, un certain Attinus qui conduisait un chariot de ciment fut écrasé par son véhicule: Bavon le ressuscita trois heures plus tard.

Un beau jour, Bavon rencontra un homme qu’il avait autrefois vendu comme serf. Bouleversé, il se jeta à ses pieds, lui demanda pardon et le supplia de le conduire en prison comme un criminel, après lui avoir rasé la tête et entravé les pieds et les mains. Bavon resta presque quatre mois dans son cachot, ajoutant volontairement à l’austérité du régime pénitenciaire.

Cet entraînement lui permit des exploits de Père du Désert dans sa cellule de Gand. Il portait une énorme pierre en allant assister à l’office, tandis que le diable se chargeait de lui infliger des tentations renouvelées de celles qu’avait subies saint Antoine (cf. 17 janv.).

Bavon n’avait pas tout à fait passé trois ans dans son ermitage quand il se sentit sur sa fin. Il manda Domlinus, un vieux prêtre solitaire, qui habitant Thourout, n’hésita pas à traverser une forêt infestée de brigands pour venir l’assister. Bavon mourut le 1er octobre(*) 659. Il apparut à sainte Gertrude de Nivelles (cf. 17 mars) pour la prier de l’ensevelir, ce qu’elle fit. Il fut enterré à l’intérieur du castrum de Gand, au monastère de Ganda qui devait devenir l’abbaye Saint-Bavon, mais qui à cette époque n’était probablement qu’une église paroissiale. Sécularisée en 1536, l’église Saint-Bavon fut détruite en 1540, mais son titre passa avec les reliques du saint à l’église Saint-Jean qui devint en 1559 cathédrale du nouveau diocèse de Gand. Saint Bavon est toujours patron de la cathédrale et du diocèse.

* Mémoire déplacée au 29 sept.

Culte et reliques

60 gentilshommes, touchés de l’exemple que leur avait laissé saint Bavon, se consacrèrent à la vie de pénitence. Ils firent bâtir à Gand l’église de son nom, laquelle fut d’abord desservie par des chanoines, puis par des religieux de Saint-Benoît.

L’église Saint-Jean possède depuis 1537 les reliques de saint Bavon et en porte à présent le nom, avant d’être devenue cathédrale. Saint Bavon est le patron de la ville de Gand, et aussi de l’église d’Haarlem (nord des Pays-Bas), où l’on garde avec respect une partie assez considérable de ses reliques.

Source : « Vie des Saints de Cambrai et d’Arras », par l’abbé Destombes.;

Troparion t.4

Fuyant les ténèbres du péché, * tu es devenu, vénérable Bavon, * un modèle de pénitence, * un ascète et un thaumaturge. * Et c’est pourquoi nous te glorifions * en te suppliant d’intercéder auprès du Christ notre Dieu * pour le salut de nos âmes.