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27 septembre
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Hiltrude de Liessies

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Hiltrude (Heltrude) de Liessies

 

 

A l’époque où Pépin le Bref commençait à gouverner le royaume, vivait dans les environs de la ville de Poitiers un noble seigneur appelé Wibert. Cet homme, d’une grande piété et d’une vertu incorruptible, était souvent en butte aux attaques des peuples de ces contrées, parce qu’il ne voulait pas soutenir le parti de Waïfre, duc d’Aquitaine, contre le roi des Francs. Fatigué de ces poursuites continuelles auxquelles il ne pouvait s’opposer efficacement, il vint les faire connaître au roi et lui exposer les difficultés de sa position. Pépin, satisfait de cette démarche qui révélait clairement la sincérité des sentiments de Wibert envers sa personne, lui donna une partie des terres de son domaine dans le Hainaut et la Thiérache, pour qu’il s’y établît. Le noble leude se rendit donc dans ce pays avec Ada, son épouse, et leurs enfants, au nombre desquels on signale surtout sainte Hiltrude et le vertueux Guntar, son frère.

Quelques années plus tard, on voyait s’élever les premiers bâtiments du monastère de Liessies(*) qui, dans la suite, devait jouir d’une si juste célébrité. Wibert et Ada le destinaient à leur fils Guntard. Ce jeune et vertueux seigneur avait formé le projet de se retirer dans cette solitude, pour s’y consacrer entièrement au service de Dieu, et vivre dans un complet éloignement du siècle. Sainte Hiltrude, sa sœur, eût bien voulu suivre son exemple; mais, avant d’obtenir cette faveur, elle devait subir quelques épreuves qui donneront encore à sa vertu un plus vif éclat.

Cette jeune vierge, élevée dans la maison paternelle avec tout le soin et la vigilance qu’apportent des parents chrétiens dans l’accomplissement de cet important devoir, grandit sous leurs yeux en sagesse et en piété. Elle unissait à toutes les vertus féminines les plus brillantes qualités. Aussi son nom ne tarda pas à être connu dans les pays voisins, et ses parents se virent bientôt sollicités par différents seigneurs qui désiraient l’épouser. Le biographe de la Sainte signale en particulier un noble Bourguignon, appelé Hugues, qui appartenait à une des plus importantes maisons du royaume.

Wibert et Ada eussent vu avec plaisir l’alliance de leur fille avec ce jeune seigneur, et ils n’hésitèrent pas à lui manifester leur intention et leurs désirs à cet égard. Mais la vertueuse Hiltrude avait déjà fait à Dieu l’offrande de sa vie, et elle était résolue de Lui appartenir tout entière jusqu’à son dernier soupir. « Mes chers parents », répondit-elle alors avec modestie, « vous me demandez ce que je pense de la proposition que vous me faites; je vais vous le dire franchement. Depuis longtemps j’aime par-dessus toutes choses, Jésus-Christ; je lui ai donné ma Foi; c’est avec Lui que je désire ardemment contracter une alliance. Si vous m’aimez véritablement, si vous me traitez comme votre fille, si vous ne me séparez point de Celui que j’ai choisi pour mon Epoux, je serai toujours votre enfant: si, au contraire vous vouliez contraindre ma volonté, comment pourrais-je croire que je suis encore votre fille ? ». Ces paroles firent une profonde impression sur l’esprit des parents de sainte Hiltrude: ils savaient d’ailleurs que son frère Guntard partageait ses sentiments et l’aidait de ses conseils et de son influence.

Toutefois, les instances de Wibert et de son épouse Ada continuaient et devenaient toujours de plus en plus pressantes. La vertueuse Hiltrude, qui les aimait beaucoup, regrettait vivement la peine que paraissaient leur causer ses refus persévérants; mais sa confiance en Dieu et un entier abandon à Sa Volonté fortifiaient son âme et la rendaient capable des résolutions les plus héroïques. Un jour donc que des craintes plus vives sur les sollicitations nouvelles qu’on allait lui faire s’étaient emparées de son esprit, elle forma le dessein de s’éloigner quelque temps dans une solitude ignorée, afin d’exprimer de cette manière à sa famille combien sa résolution était fixe et irrévocable. Elle communiqua son dessein à plusieurs personnes qui avaient sa confiance, et se retira avec elles dans un petit bois voisin, où elles se construisirent une demeure.

L’inquiétude et la douleur des parents furent grandes quand ils s’aperçurent de la fuite de leur fille chérie. Ils devinèrent facilement le motif qui avait pu la déterminer à prendre ce parti, et leur piété sincère les remplit involontairement d’admiration pour une vertu si courageuse. D’un autre côté, ils craignaient qu’un refus positif n’irritât le jeune leude Bourguignon, à qui ils avaient fait concevoir des espérances. Telle était leur position, quand une pensée que Dieu leur suggéra vint mettre un terme à cet embarras et aux perplexités de sainte Hiltrude.

Wibert et Ada avaient encore une autre fille, appelée Berthe, qui, comme sa sœur, unissait à une éminente piété les plus belles qualités du cœur et de l’esprit. Ils conçurent la pensée de la donner pour épouse au jeune Hugues, à la place d’Hiltrude, qui persistait toujours dans sa résolution de se consacrer uniquement à Dieu.

Soit que les prières de la vierge de Liessies eussent disposé le cœur du noble Bourguignon à ce sacrifice, soit qu’il fût animé lui-même de grands sentiments de piété, il consentit à cette détermination. Il accepta pour épouse la vertueuse Berthe, et laissa à sainte Hiltrude la liberté de suivre la voie monastique à laquelle le Ciel l’appelait.

Peu de temps en effet après ces événements, sainte Hiltrude, de retour dans la maison paternelle, obtenait la permission, si longtemps désirée, d’aller vivre dans la retraite et la pratique des œuvres de piété. Ses parents eux-mêmes prièrent le vénérable évêque de Cambrai, Albéric, de lui donner le voile des vierges, après quoi elle se retira dans une petite cellule, attenant au monastère de Liessies que gouvernait son frère Guntard.

Dès ce moment surtout, la vie de la bienheureuse Hiltrude fut dévouée aux actes de charité et de Foi, par une vie d’ascèse et de prière, menant à son union à Dieu sans interruption. Souvent on la voyait avec son vénérable frère Cuntard, conversant des choses du Ciel, et s’excitant mutuellement à l’amour de Dieu et à des désirs toujours plus ardents après la Patrie céleste. On eût dit saint Benoît et sa sœur sainte Scholastique s’entretenant ensemble des choses de l’éternité (cf. 14 mars). Pendant 17 ans, ces pieuses conférences continuèrent et développèrent dans ces deux saintes âmes une émulation toujours nouvelle pour arriver à la perfection de leur état.

Sainte Hiltrude, bien qu’elle fût encore dans un âge peu avancé, était déjà mûre pour le Ciel, et Dieu allait l’appeler à la récompense éternelle après laquelle elle soupirait. Une maladie de langueur la réduisit peu à peu à une extrême faiblesse. Dans ses derniers moments, elle eut la consolation de voir réunis autour de sa couche toute sa famille et les religieux de la communauté de Liessies. Ce fut sous leurs yeux et au milieu de leurs prières qu’elle remit paisiblement son âme à son Créateur, le 27ème jour de septembre, vers l’an 785.

Son corps fut placé dans l’église de Liessies, auprès de l’autel. On lisait ces mots sur son tombeau: « Ici a été déposé, le 5 des calendes d’octobre, le corps de la vierge Hiltrude ».

On la trouve représentée tenant une lampe et une palme. Dans la collection des Saints du cabinet des estampes de Paris, on la voit couronnée de roses, tenant une lampe allumée et un livre ouvert.

 


Culte et Reliques


De nombreuses guérisons opérées au tombeau de sainte Hiltrude rendirent sa mémoire chère aux populations du Hainaut. Ces prodiges multipliés déterminèrent l’évêque de Cambrai, Erlum, à lever de terre ce corps saint et à le placer dans une châsse. Cette cérémonie fut faite avec solennité et au milieu d’un grand concours de fidèles, le 17 septembre 1004. La châsse fut placée derrière le maître-autel, qui était sous l’invocation de saint Lambert, évêque de Liège-Maastricht et martyr (cf. 17 sept.).

En 1128, on mit ces reliques dans une nouvelle châsse d’un travail magnifique, qui avait été donnée par Agnès, comtesse d’Avesnes. Elle fut remplacée dans la suite par une autre encore plus belle, exécutée à Paris par ordre de l’abbé de Liessies, Antoine de Winghe. C’est celle qui fut conservée jusqu’à l’époque de la Révolution de 1793.

Les reliques de la Sainte ne furent pas immédiatement placées dans cette châsse. Ce ne fut qu’en 1637, le 12 mai, que l’archevêque de Cambrai, François Vander-Burch, procéda à cette cérémonie dans la ville de Mons.

On célébrait chaque année, à Liessies, une fête en mémoire du jour où le corps de sainte Hiltrude fut levé de terre. Elle avait été transférée au dimanche dans l’Octave de l’Ascension, parce qu’il arrivait assez souvent que celle de saint Lambert, autre patron de Liessies, tombait au 17ème jour de septembre, anniversaire de cette solennité. Cette fête, ainsi que celle du 27 septembre, qui rappelait le jour du bienheureux trépas de sainte Hiltrude, étaient célébrées avec Vigile et Octave.

Les populations des pays voisins se portaient en foule à Liessies, ces jours-là, pour se recommander à la protection de leur sainte patronne. Beaucoup de pèlerins, après lui avoir rendu leurs hommages, allaient par dévotion puiser de l’eau à une fontaine distante d’environ une demi-lieue. Une tradition ancienne rapporte que sainte Hiltrude, lorsqu’elle quitta la maison paternelle pour ne point épouser le seigneur Hugues, avait bu de cette eau, et que Dieu, en sa considération, avait donné à la fontaine la propriété de guérir les malades, et particulièrement ceux qui étaient attaqués de la fièvre.

Sainte Hiltrude a depuis très longtemps un office propre dans le diocèse de Cambrai. Sa mémoire était honorée autrefois dans la ville de Douai, où l’on possédait de ses reliques. Il y en avait à Mons, dans un oratoire que les abbés de Liessies avaient bâtipour s’y retirer à l’approche des guerres si fréquentes durant le 16ème siècle.

Un grand nombre de miracles, opérés par la protection de sainte Hiltrude, ont rendu son culte très célèbre dans les contrées du Nord. Ces guérisons ou ces marques signalées de la protection de la vierge de Liessies ont été recueillies par différents historiens, pour la plupart contemporains.

 

* Liessies est à présent en France, mais à l’époque en Hainaut Belge, à 5km de l’actuelle frontière.
Tiré de la ‘‘Vie des Saints de Cambrai et d’Arras’’, par l’abbé Destombes.

 

 

 
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