Découverte du vénérable chef
de saint Jean le Précurseur

Le grand et glorieux Jean le Précurseur fut décapité selon le souhait et à l’instigation de la maléfique Hérodiade, épouse d’Hérode. Quand Jean eut été décapité, Hérodiade donna l’ordre que sa tête ne fut pas enterrée avec le corps, car elle craignait que le terrible prophète ne ressuscitât. La dame de compagnie d’Hérodiade, Jeanne, qui était bonne chrétienne, ne pouvait supporter que la tête d’un homme de Dieu pût demeurer en un lieu indigne ; elle la déterra secrètement, puis la transporta à Jérusalem où elle la fit enterrer au mont des Oliviers.

Après un certain temps, un éminent seigneur se fit moine et s’établit à l’endroit où la tête de Jean Baptiste avait été enterrée. Désireux de bâtir sa cellule, ce moine se mit à creuser et découvrit un plat en terre qui contenait une tête, à propos de laquelle il fut secrètement informé qu’elle était celle du Baptiste. Il la vénéra et l’enterra à nouveau au même endroit. La Providence divine a voulu que cette tête thaumaturge passe ensuite d’une main à l’autre, se perdant dans les ténèbres de l’oubli, puis apparaisse de nouveau, jusqu’au jour où elle finit par être amenée à Constantinople, au milieu du IXème siècle. De nombreuses guérisons miraculeuses ont eu lieu grâce à la tête du Précurseur. Il est important et intéressant de noter que, tant qu’il était en vie, Jean n’a pas accompli un seul miracle (Jn 10,41), alors que ses reliques ont reçu la grâce de faire des miracles.

L’histoire de la tête de saint Jean Baptiste à Amiens est riche en péripéties tragiques, elle s’étale sur plusieurs siècles. Le chanoine Vallon de Sardon trouva dans les ruines d’un palais, un étrange étui contenant un plat en argent au centre duquel, abrités par une cloche en verre, se trouvaient des restes de visage humain ; seule la mâchoire inférieure manquait. Une inscription en grec fit comprendre au chanoine qu’il s’agissait de la tête de saint Jean. Vallon de Sardon décida d’emmener la relique au Nord de la France, sa région natale. Ce n’est qu’en 1206 que l’évêque d’Amiens accueillit en grande pompe les reliques de saint Jean Baptiste. La vénération de la relique d’Amiens vint à disparaître et ce n’est qu’en 1958 que l’évêque d’Amiens réunit une commission scientifique. Les experts conclurent en fonction de nombreux paramètres et à la suite d’études approfondies, que la tête est vraiment celle du Baptiste.

Troparion t.4

S’étant levé de terre, le Chef du Précurseur * irradie comme un soleil sur les croyants * la lumière de l’incorruptible condition * et les grâces des guérisons ; * il rassemble la multitude des Anges dans le ciel * et sur terre convoque le genre humain * pour rendre gloire, d’un même chœur, au Christ notre Dieu.

Kondakion t.2

Prophète de Dieu et Précurseur de la grâce, * nous qui sur terre avons cueilli ta tête comme rose sacrée, * par elle nous recevons en tout temps les guérisons, * car tu continues de prêcher au monde, comme jadis, la conversion.