Hermogène de Moscou

Né en 1530 dans une famille d’humble condition de région de Vologda, saint Hermogène fut élevé dans un petit monastère. Devenu prêtre séculier, il fut témoin de l’apparition miraculeuse de l’icône de la Mère de Dieu et put la tenir dans ses mains. A la mort de son épouse, il devint moine puis higoumène. En 1589, il fut consacré métropolite de Kazan et continua l’œuvre de conversion des Tatares, qui avait été entreprise par son prédécesseur. Doué d’un grand talent littéraire et considéré comme l’un des hommes les plus instruits de son temps, il écrivit des Vies de Saints, des traités théologiques pour la défense de l’Orthodoxie, et éclaira le peuple. En 1605, convoqué à Moscou avec d’autres évêques, Hermogène fut le seul à s’opposer au projet du pseudo-tsar, d’épouser une princesse polonaise catholique. Il fut pour cela déposé et incarcéré jusqu’à la mort de l’usurpateur, l’année suivante où il fut élevé à la dignité patriarcale. Aussitôt en place, il restaura l’imprimerie de Moscou, qui avait brûlé, et commença la publication des livres liturgiques. Malgré son âge avancé (70 ans), il montra un zèle ardent pour le soutien de l’Orthodoxie.

Assumer une telle charge en ces temps de changements politiques continuels, ce n’était pas choisir les honneurs mais plutôt le martyre. Le dimanche des Palmes 1611, durant le siège de la capitale par les Polonais, le Patriarche célébra comme de coutume la procession, en passant devant les troupes et les canons ennemis. Il fut jeté en prison. Comme une armée de rebelles se préparait à faire le siège de Moscou, Hermogène, tiré de sa prison et sommé de renvoyer la grande armée russe qui se préparait à faire le siège de Moscou, resta inflexible ; il lui envoya un message les exhortant à rester unis pour la bonne cause. Plus les troupes russes approchaient de la ville, plus dure devenait son incarcération. Finalement, il mourut de faim et de soif dans l’horrible cachot où il avait été enfermé, le 17 février 1612, dix jours avant la libération de Moscou.

Troparion t.4

Suprême Pasteur de la Russie * qui pour elle intercède sans cesse auprès de Dieu, * en donnant ta vie pour ton troupeau * tu as affermi la foi de ce pays * et tu l’as délivré de l’impiété ; * c’est pourquoi nous te chantons : * saint pontife Hermogène, par tes prières sauve-nous.

Kondakion t.8

Epuisé par la prison et par la faim, * tu es resté fidèle jusqu’à la mort, * bienheureux Hermogène, écartant * du cœur de ton peuple la lâcheté ; * à la lutte commune tu l’invitas * et fis crouler les complots des impies ; * tu as affermi ta nation qui s’écrie : * Réjouis-toi, rempart de la sainte Russie.