Martinien, Zoë et Photine
Martinien était originaire de Césarée de Palestine (fin du IVéme siècle). Il renonça au monde à l’âge de dix-huit ans et alla pratiquer la vie ascétique avec d’autres saints ermites.
Zoë (icône), une femme de mauvaise vie, ayant entendu parler de la constance angélique de Martinien dans les tentations, déclara qu’il ne restait chaste que par l’absence d’occasions et tenta de le séduire par des artifices. Martinien fut assailli par de violentes pensées charnelles. Dieu, prenant son serviteur en compassion, réveilla sa conscience par Sa Grâce. Martinien, réalisant le gouffre dans lequel il allait tomber, fit un feu et y entra pieds nus en disant : « Vois donc, malheureux, si tu peux supporter cette brûlure ? Comment supporteras-tu le feu éternel où tu seras plongé si tu approches cette créature ? » Attirée par ces cris, la misérable créature accourut et, bouleversée par le sacrifice volontaire de Martinien, elle se convertit sur l’heure en tombant en larmes aux pieds du saint. Martinien lui pardonna et l’envoya au couvent de sainte Paule*, où elle resta douze années dans un repentir tel, que Dieu lui accorda la grâce d’accomplir plusieurs miracles.
Quant à Martinien, à peine remis de ses brûlures, il se retira sur un rocher en pleine mer pour éviter toutes tentations de la chair. Une nuit, un navire croisant à proximité, le démon déclencha une tempête, telle que le vaisseau sombra, ne laissant comme rescapée qu’une jeune fille d’une grande beauté qui échoua sur le rocher de Martinien. Celui-ci s’arma aussitôt de la prière, donna quelques provisions à la jeune fille et l’assura qu’on viendrait la sauver. Après lui avoir recommandé de pratiquer la vertu, il fit le signe de la Croix et se jeta à la mer, où deux dauphins envoyés par la Providence, l’emmenèrent jusqu’au rivage.
Rendant gloire à Dieu, le saint décida de vivre en étranger, errant de lieu en lieu, subsistant d’aumônes. Après deux ans de pérégrinations il arriva à Athènes. L’évêque du lieu se rendit auprès de l’homme de Dieu, et lui demanda de prier pour lui et son peuple, quand il serait au Paradis. Martinien rendit son âme au Seigneur et reçut la couronne des martyrs, car il était volontairement passé par le feu et l’eau afin de garder intacte sa pureté. Quant à la jeune naufragée, nommée Photine, elle resta volontairement sur le rocher, à l’exemple de Martinien, pendant six ans, ravitaillée par un marin qui passait régulièrement par-là.
*: Mémoire le 26 janvier
Troparion t.8
Sous les flots de tes larmes tu as éteint, * Bienheureux, la flamme des tentations ; * puis, ayant soumis les vagues de la mer * et l’élan des monstres marins, tu t’écrias : * Sois glorifié, Seigneur tout-puissant * qui m’as sauvé de la tempête et du feu.
Kondakion t.2
Comme ascète éprouvé, comme volontaire martyr, * comme courageux citoyen du désert, * en nos hymnes acclamons comme il se doit * le vénérable Martinien, * car aux pieds il a foulé le perfide serpent.
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