Ulphe, vierge et solitaire à Amiens

Ulphe (lat. Ulphia) naquit dans le Soissonnais, au début du 8è siècle. Elle était très jeune quand elle voua à Dieu sa virginité. Elle se retira près d’Amiens en vue d’y fonder un ermitage et se dévoua au service d’un ermite âgé et infirme, nommé Domice, qui avait sa solitude dans le voisinage. La légende rapporte que chaque matin le prêtre Domice passait près de la cellule d’Ulphe pour l’avertir du moment où elle devait se rendre à l’église de Saint-Acheul pour assister à l’Office.

Un jour, la vierge n’entendit point le coup que Domice frappait discrètement à la porte; elle lui en fit ensuite la remarque, et comme Domice lui donnait l’assurance qu’il avait frappé suivant sa coutume, elle en conclut que le coassement des grenouilles l’avait empêchée d’entendre. Elle alla donc leur imposer silence.

Après la mort de Domice, le Seigneur envoya à Ulphe une compagne nommée Aurée et plusieurs autres jeunes filles. Celles-ci formèrent une communauté confiée aux soins d’Aurée. Quant à Ulphe, elle tint à demeurer solitaire dans sa cellule, où elle mourut et fut inhumée (vers 750). Sur son tombeau on construisit le monastère appelé du Paraclet. Ses reliques, avec celles de Domice, ont été transférées dans la cathédrale d’Amiens. Le couvent du Paraclet célébrait la fête d’Ulphe le 31 janvier.

Source : Bibl. abbé J. Corbiet, Hagiographie du diocèse d’Amiens, 4 vol. t.3, Amiens, s.d., p.536.