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Isaïe le Prophète

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Isaïe le Prophète

 

 

Le saint prophète Isaïe naquit dans le royaume de Juda, aux environs de 767 avant Jésus Christ, au temps où le peuple juif, cruellement divisé entre deux royaumes rivaux d’Israël, allait traverser une des périodes les plus tragiques de son histoire, conclue par la ruine définitive du royaume de Samarie.

Isaïe exerça son ministère pendant quarante ans, qui furent dominés par la menace grandissante que l’Assyrie, maîtresse de l’Orient faisait peser sur les royaumes juifs et leurs voisins.

L’année de la mort du roi Ozias (740), alors qu’Isaïe se trouvait dans le Temple, il vit le Seigneur apparaître dans toute Sa gloire, sur un trône élevé, entouré de séraphins aux six ailes, qui clamaient: « Saint, Saint, Saint est le Seigneur Sabaot ! ». Au son de ces voix, les montants des portes s’ébranlèrent et le Temple fut rempli de fumée, comme jadis le mont Sinaï (cf. Ex.19). Tombant à terre, Isaïe confessa son indignité en disant: « Malheureux que je suis, car étant homme, ayant les lèvres impures et habitant au sein d’un peuple aux lèvres impures, j’ai vu de mes yeux le Roi, le Seigneur Sabaot ! ». Un séraphin fut alors envoyé vers lui, tenant dans sa main une braise qu’il avait prise avec des pinces sur l’autel. Il la lui appliqua sur la bouche et dit: « Voici, ceci a touché tes lèvres,ta faute est effacée, ton péché est pardonné » (1). Celui qui fut appelé le ‘’prophète aux lèvres enflammées’’, se proposa pour être envoyé auprès du peuple rebelle, afin de lui annoncer la volonté de Dieu, dans l’espoir de le voir se repentir.

Peu après cette vision, il se maria et donna à ses deux fils des noms prédisant à l’un, les épreuves à venir et à l’autre, le ‘’reste’’ qui devait subsister pour devenir le germe d’un peuple nouveau.

Pendant les premières années de son ministère, Isaïe commença par prêcher à l’adresse du royaume de Samarie, dénonçant ses scandales et leur fausse espérance en un Dieu compatissant. Puis, de retour à Jérusalem, où il demeura tout le reste de sa vie, il prit les cieux et la terre à témoin de l’ingratitude du peuple qui s’était détourné de Dieu pour se livrer à la corruption et à l’idolâtrie. Il annonce que le Seigneur ne supportera pas davantage leur culte hypocrite, leurs sacrifices et leurs prières. « Lavez-vous, purifiez-vous. Cessez de faire du mal, apprenez à faire le bien (…) Alors venez et discutons. Quand vos péchés seraient comme l’écarlate, comme neige ils blanchiront (…) Mais si vous refusez et vous rebellez, c’est l’épée qui vous dévorera » (1,16-18). Le Jour du Seigneur apparaîtra alors, qui abaissera tout ce qui est élevé: « L’orgueil de l’homme sera humilié, l’arrogance de l’homme sera abaissée, et le Seigneur, lui seul, sera exalté en ce jour-là » (2,17)

Ces prédictions de catastrophes se réalisèrent peu d’années après, lorsque le roi de Damas, Rason, et le roi d’Israël, Peqah, voulurent entraîner le roi de Juda, Achaz, dans une coalition contre le roi d’Assyrie, Teglat-Phalassar III. Sur son refus, ils attaquèrent le royaume de Juda, et Achaz, au lieu de se confier à Dieu, eut recours à l’Assyrie, malgré les avertissements d’Isaïe sur le danger de cette politique. Alors que, dans une grande effervescence, le peuple se préparait au siège de Jérusalem, Isaïe alla au devant du roi, qui surveillait les travaux, et lui dit: « Prends garde et calme-toi (…) les rois de Syrie et de Samarie ne prendront pas la ville et dans six ou cinq ans Ephraïm (i.e. le royaume du Nord) cessera d’être un peuple » (7,8). Comme Achaz restait incrédule, Isaïe prononça la prophétie la plus claire de l’Ancien Testament sur la venue du Messie, ‘’signe’’ par lequel tous les hommes seront appelés au Salut: « Le Seigneur, Lui-même, va donner un signe. Voici, la Vierge est enceinte et va enfanter un fils, et elle lui donnera le nom d’Emmanuel (c’est-à-dire ‘’Dieu est avec nous’’) » (7,14 ; cf. Mat. 1,23) (2) . Un peu plus tard, il précisera que cet enfant, qui va s’asseoir sur le trône de David, recevra tout pouvoir et portera les noms de: « Dieu fort, Ange du Grand-Conseil, Père éternel et Prince de la Paix » (9,5). Le prophète annonça aussi les malheurs qui allaient s’abattre sur Damas et Samarie. En 733, Teglat-Phalassar s’attaqua à Damas, tua Rason, puis il ravagea la Galilée et en déporta les habitants.

Après la chute du royaume du Nord, le prophète se retira de la scène, jusqu’aux premiers temps du règne d’Ezéchias (vers 713). Différents peuples voisins d’Israël, poussés par l’Egypte, proposèrent alors au royaume de Juda d’entrer dans une nouvelle coalition contre l’oppresseur assyrien. Isaïe parcourut les rues de Jérusalem, pendant trois ans, pieds nus et vêtu d’un cilice, pour être un signe et un présage annonçant que les vains espoirs du recours à l’Egypte n’entraîneraient que la ruine et de dénuement (20,2-6). Cette prédiction fut bientôt confirmée (711) par la prise d’Ashod, en Philistie, qui s’était elle aussi révoltée contre l’Assyrie en comptant sur l’aide égyptienne, ruine qui fut suivie de celle de Moab, d’Edom et de Babylone.

Malgré le signe accordé par Dieu qui, à la voix d’Isaïe, avait fait reculer l’ombre de dix degrés (cf.38), Ezéchias refusa de se confier en Dieu et entra dans la coalition. Il fit faire des préparatifs de siège dans Jérusalem. Incorruptible défenseur des droits divins, Isaïe sortit de l’ombre et blâma les juifs de faire tous ces préparatifs, au lieu de pleurer, de s’endeuiller et de se repentir. Il dénonça avec force les vains espoirs qu’ils continuaient de mettre dans les chars et les chevaux de l’Egypte – ce peuple qui n’apporte ni aide ni profit, mais seulement honte et confusion – et non dans le Dieu d’Israël, Lui qui ne manque jamais à Sa parole et renverse, comme un torrent de feu, toutes les puissances altières de ce monde (31,1). Et il prononça cette terrible sentence: « Ce péché ne sera pas expié, jusqu’à ce que la mort s’ensuive » (22,14). Malgré les efforts et remontrances du prophète, les nations se soulevèrent, suscitant une répression foudroyante de Sennachérib qui, ravageant tout sur son passage, écrasa la résistance en Palestine et vint assiéger Jérusalem avec une immense armée (701). Le prophète Isaïe vint cette fois auprès du roi et du peuple terrorisés, non plus pour les menacer, mais pour leur annoncer que Dieu châtiera l’orgueilleuse assurance du roi d’Assur et qu’Il délivrera son peuple, comme Il l’avait jadis délivré des Egyptiens sur la mer Rouge. Assur allait succomber sous l’épée de la justice divine et devenir objet de raillerie et de mépris de la part de la fille de Sion. Et, cette nuit-là, l’Ange du Seigneur frappa mortellement 185 000 hommes dans le camp des Assyriens. Sennachérib leva aussitôt le siège et rentra à Ninive, où il fut assassiné dans le temple du dieu Nisrok (cf.36).

Ayant accompli sa mission, Isaïe rentra dans le silence. On raconte que, sous le roi Manassé (687-642) qui dépassa tous ses prédécesseurs dans l’impiété et le cruauté, n’épargnant même pas les prophètes qui lui rappelaient la Loi de Dieu, Isaïe fut coupé en deux, sur ordre du roi, au moyen d’une scie en bois (3). Dans son testament, le prophète rappelle que c’était dans la conversion et le calme que se trouvait le salut du peuple, mais que l’ayant rejeté pour se fier à ce qui est tortueux et déloyal, la ruine définitive se préparait pour lui. Mais pour ceux qui espèrent en Dieu: « Il attend l’heure de faire grâce, il se lèvera pour vous prendre en pitié » (30,18).

Le livre du prophète Isaïe domine tous les autres livres prophétiques de l’Ancien Testament, non seulement par la beauté majestueuse de son expression poétique, mais surtout par la précision de ses prédictions concernant la venue du Messie. Il annonça clairement la naissance virginale de Celui qui, exempt de tout péché, sera l’espoir de son peuple (7). Ce ‘’rejeton’’ sorti de la souche de Jessé (c’est-à-dire de la maison de David), qui sera oint de la plénitude du Saint-Esprit (cf.11), restaurera la justice parmi les hommes et rétablira la paix et l’harmonie du Paradis, dans l’Eglise (11,6). Mais Celui-là même qui inaugurera l’ère messianique est aussi l’humble ‘’Serviteur du Seigneur’’. « Il ne crie pas, ne fait pas entendre sa voix dans la rue (…) Il ne brise pas le roseau froissé et n’éteint pas la mèche qui faiblit » (42,2 ; cf. Mat. 12,18-21).

Si le prophète prononça de nombreux oracles à propos de la ruine imminente de ceux qui se confessent dans les puissants de ce monde, projetant ainsi une lumière sur les épreuves ultimes par lesquelles l’humanité doit passer dans les derniers temps, la seconde partie de son livre (4), qui est appelée le Livre de la Consolation, est presque entièrement consacrée à l’annonce de la réconciliation de Dieu avec son peuple, de la rénovation de Jérusalem et de l’inauguration d’un royaume qui n’aura pas de fin. « Resplendis, Jérusalem, car la gloire du Seigneur s’est levée sur toi » (60,1). Toutes les nations viendront vers l’Eglise, nouvelle Jérusalem, et entreront dans cette cité dont les portes ne seront plus fermées et qui ne sera plus éclairée ni par le soleil ni par la lune, car le Seigneur Lui-même sera sa lumière éternelle, et tout juste deviendra membre de ce peuple rassemblé par Dieu. Il se réjouira en eux et eux en Lui, et dans cette cité, où la mort sera abolie, on n’entendra plus ni cri, ni gémissements, ni lamentations, mais seulement les louanges de Dieu (60-62).

Ayant ainsi annoncé, sous forme à peine voilée, l’essentiel de la Bonne Nouvelle, le saint prophète Isaïe a été justement nommé le « cinquième Evangéliste », et son livre reste une des sources de notre foi et de notre espérance.

 

1. Ces paroles sont prononcées par le prêtre après la communion. Tous les détails de cette vision du chap. 6 d’Isaïe, ont été considérés par les Pères, comme une figure de la manifestation de Dieu à l’homme, tant dans la Liturgie que dans la contemplation mystique.
2. Comme c’est le cas pour presque toutes les prophéties de l’Ancien Testament, on peut comprendre cet oracle à deux niveaux : l’Emmanuel sera Ezéchias, le roi juste qui va restaurer le royaume de Juda, mais il est aussi et surtout le Messie, le Christ, qui viendra inaugurer l’ère eschatologique du nouvel Israël.
3. D’après l’apocalypse Martyre d’Isaïe. Cette tradition est aussi attestée par Heb. 11,32.
4. Cette seconde partie du livre d’Isaïe (à partir du chap. 40), est considérée par les critiques comme bien postérieure au prophète. Mais pour le chrétien orthodoxe qui aborde l’histoire d’Israël comme une figure du rapport de son âme avec Dieu, ces prophéties gardent toute leur valeur et expriment son espérance en la délivrance eschatologique, inaugurée par l’Incarnation du Christ et vécue, dès maintenant, par Sa présence en nos cœurs.

 

Troparion t.2

 

Célébrant, Seigneur, la mémoire de ton prophète Isaïe, * par ses prières, * nous t’en supplions, sauve nos âmes.

 

Troparion t.4

 

Toi l’auguste clairon * aux sublimes accents, * prophète vénérable, tu annonças * au monde la venue du Messie ; * car, illuminé par la force du Paraclet, * tu fus l’habile rédacteur de l’avenir ; * et nous, par des hymnes nous te glorifions, Isaïe.

 

 

Kondakion t.2

 

Ayant reçu le charisme de prophétie, * héraut divin et prophète martyr Isaïe, * à tous les hommes tu annonças bien clairement * à haute voix l’incarnation de notre Dieu, * disant : voici qu’en ses entrailles la Vierge concevra.

 

 

 

 
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