Sophrone de Jérusalem

Notre saint Père Sophrone naquit à Damas, la patrie des mélodes, vers 550, dans une famille éminente. Il ne se conta pas de la sagesse séculière qu’il avait acquise, mais se mit en quête de la sagesse pure, spirituelle. Au monastère de Saint-Théodose, il rencontra le moine Jean Moschos, qu’il choisit comme maître. Tout ce qu’ils apprirent, ils le recueillirent par écrit, puis le publièrent dans un ouvrage intitulé Le Pré spirituel.

Sophrone vint à Jérusalem qui venait d’être libérée des Perses. Il assista au retour de Perse de la Vénérable Croix, que l’empereur Héraclius ramena sur son dos dans la Ville Sainte. Le vieux patriarche Zacharie, lui aussi de retour d’esclavage, ne survécut pas longtemps. Il fut remplacé d’abord par le patriarche Modeste, puis à la mort de celui-ci (en 634), par le bienheureux Sophrone.

Saint Sophrone dirigea l’Eglise pendant dix ans, avec une sagesse et un zèle exceptionnels. Il prit la défense de l’Orthodoxie contre l’hérésie monothélite, qu’il fit condamner par son synode à Jérusalem avant même sa condamnation par le VIè Concile œcuménique.

Le patriarche Sophrone a écrit la Vie de sainte Marie l’Egyptienne, rédigé le Rite de la Grande bénédiction de l’eau, et introduit de nouveaux hymnes et chants dans divers services liturgiques.

Lorsque le calife arabe Omar s’empara de Jérusalem, en 638, Sophrone le pria d’épargner les chrétiens, ce qu’Omar fit semblant de promettre. Mais quand Omar commença, peu après, à piller et à maltraiter les chrétiens de Jérusalem, Sophrone se mit, avec beaucoup de lamentations, à supplier Dieu de le prendre parmi ceux qui vivaient sur terre, afin qu’il n’assistât pas à la profanation des Lieux Saints. Dieu accéda à sa prière, et le prit auprès de Lui, dans Ses demeures célestes, le 11 mars 638 (ou 639).